Le gouvernement algérien surveille de près le secteur du médicament. Aussi bien sur le plan de la production que sur celui de la distribution, le médicament reste la préoccupation de l'heure des autorités. Comment peut-il être autrement, lorsqu'il s'agit de santé publique? Ainsi, après l'obligation faite aux producteurs locaux de créer leurs propres réseaux de distribution, les regards se dirigent vers les investisseurs étrangers dans le secteur de la pharmacie. Des informations font état du lancement d'audits des entreprises dans lesquelles l'Etat détient une participation. Il s'agit, croit-on savoir, d'évaluer le degré de respect des engagements pris par les partenaires étrangers et nationaux ayant bénéficié des avantages accordés aux investisseurs. Les enquêtes ciblent notamment les projets Taphco (Arabie Saoudite), Dar El Dawa (Jordanie), Iberal (Espagne), Somedial (France), Pfizer (USA), et Aventis (France). De nombreux investisseurs étrangers ont obtenu des avantages étatiques en contre partie d'un transfert de technologie et l'achèvement du projet industriel convenu, mais la réalité est tout autre, d'où l'intérêt des pouvoirs publics. Il utile de préciser que l'Etat est souvent soit engagé dans des projets de partenariat avec des étrangers à travers une participation directe ou à travers des entreprises pharmaceutiques publiques comme Saidal et Digromed. Cela ne décourage pas pour autant les investisseurs étrangers. C'est dans ce contexte que le Français Sanofi-Aventis finalise un investissement dans l'optique de renforcer sa présence en Algérie. En effet, le directeur général du groupe pharmaceutique, Chris Viehbacher, annoncera le 6 octobre prochain à Alger un investissement de 80 millions d'euros dans un projet industriel d'une capacité de production de 100 millions d'unités par an. La future usine du groupe français sera implantée dans le pôle pharmaceutique de la ville nouvelle de Sidi Abdellah à 25 km à l'ouest d'Alger. Sanofi Aventis, leader du marché pharmaceutique en Algérie, a bénéficié récemment d'une assiette foncière de 60.000 m2. Le groupe français rejoint, ainsi, les firmes jordaniennes Hikma et saoudienne El Kendi déjà implantées dans cette zone considérée comme étant le plus grand pôle pharmaceutique du pays.