Le problème épineux, dont a toujours souffert l'encadrement médical du service des brûlés relevant du centre hospitalo-universitaire d'Oran CHUO, est souvent d'actualité et revient chaque année à la charge. Un état des lieux confirmé par son premier responsable, le chef de service, le professeur Kaïd Simane, qui souligne que la surcharge et la pression constatées au niveau de ce service, sont en tête des préoccupations de l'encadrement médical. Selon notre interlocuteur, le nombre des patients brûlés dépasse les 8.000 chaque année, alors que le service ne dispose que de 19 lits. L'autre problème à l'origine des difficultés auxquelles fait face le staff médical, est l'abstention des étudiants en médecine d'opter pour la spécialité « brûlures» et l'absence d'un résidanat dans cette spécialité, ajoute-t-il, avant de préciser que ce dernier sera relancé en début 2011. Le chef de service des brûlés estime qu'il est «inconcevable que 19 lits seulement soient consacrés à couvrir les besoins de 12 millions habitants répartis entre les différentes wilayas de l'Ouest. Pendant les fêtes religieuses ou le mois de ramadhan caractérisés traditionnellement par l'utilisation des pétards et des jeux pyrotechniques, la tâche se complique davantage » Le service des brûlés, dont l'existence date de 1984, souffre d'un vrai déficit en matière de capacité d'accueil, vu que le nombre de lits reste beaucoup plus inférieur à celui des patients qui viennent de partout, ce qui nécessite un soutien de la part des autorités en matière d'équipements nécessaires pour couvrir les besoins de ce service. Le professeur Kaïd Slimane, se dit, toutefois, rassuré de voir le projet de réalisation d'un centre régional pour la prise en charge des brûlés aboutir « cela permettra d'alléger relativement cette pression, vu que la structure devra disposer de 40 lits pour la chirurgie réparatrice, 40 autres pour la réhabilitation, une dizaine pour la chirurgie plastique et une trentaine de lits supplémentaires, ce qui totalise 120 lits » Sur un autre registre et concernant la hausse inquiétante des brûlés durant ces dernières années, un médecin estime que «les victimes de brûlures sont assez nombreuses de nos jours, alors qu'auparavant on recevait peu de cas similaires. Il faudrait donc sensibiliser les gens en vue de prévenir ces accidents qui touchent beaucoup d'enfants, suite au manque de vigilance des parents. En tant que médecin, je leur conseille de les éloigner des produits dangereux. N'oublions pas aussi les brûlés au gaz qui sont très nombreux, aussi la vigilance est-elle de mise à tout instant.»