Le mouvement de redressement s'élargit et prend de plus en plus de l'ampleur. Des militants rejoignent le mouvement un peu partout dans le pays. La dernière saignée a été annoncée à Souk El-Tenine à Béjaïa où 86 militants de la kasma ont apporté hier leur soutien indéfectible au mouvement de redressement qu'ils ont rallié conséquemment, dénonçant par la même occasion haut et fort, les pratiques et agissements indignes enregistrés dans l'opération de renouvellement des structures de base. La liste des wilayas mécontentes s'allonge. Face à cette vague d'insatisfaction, le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, sort enfin de sa réserve. Le secrétaire général du FLN se montre plutôt serein. «J'ai trop de choses utiles à faire pour m'occuper de tout ça», a-t-il répondu sur un ton ferme comme pour monter qu'il n'accorde aucune attention au bruit que provoquent les mécontents. Le chef de file du FLN s'exprimait en marge de la réunion du club des hommes d'affaires tenue jeudi dernier au siège du parti. Tout en minimisant l'impact de ce mouvement, il était néanmoins sur la défensive. «Ces gens-là profitent du renouvellement des structures de base, des mécontentements pour semer le trouble», a-t-il déclaré. Le secrétaire général refuse de s'intéresser à ces histoires lorsqu'il affirme ne rien faire. Alors que le mouvement de redressement et de l'authenticité est sorti de l'ombre et commence à investir le terrain, M. Belkhadem préfère l'ignorer complètement. Mieux encore, il axe ses activités sur la promotion du programme quinquennal. D'ailleurs, durant le week-end passé, M .Belkhadem a consacré deux réunions pour débattre la réalisation du projet cher au président de la République. Jeudi matin, il a convoqué le club des hommes d'affaires et les a exhortés à contribuer efficacement à la concrétisation du programme. Dans l'après-midi, il s'est rendu à Bouira où il a animé un meeting avec pour thème «Le FLN et la société civile ensemble, pour concrétiser le programme quinquennal». C'est en fait, sa manière de répondre au mouvement. En mettant en avant le plan quinquennal, Belkhadem voulait juste montrer l'appui du président du parti. C'est pourquoi il réfute d'idée de crise dont il balaye tout signe. En se rendant à Bouira, ville originaire du coordinateur du mouvement de redressement, Belkhadem apporte une réponse indirecte. Il en est de même pour la traduction de deux responsables devant la commission de discipline, dont l'ancien ministre du Tourisme, Mohammed Seghir Kara, et le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El-Hadi Khaldi. Ces deux responsables sont entrés en guerre contre la direction actuelle. Irrités par les dépassements signalés, lors de l'opération de renouvellement des structures de base, des poids lourds du vieux parti sont montés au créneau pour dénoncer la gestion des affaires par le bureau politique. Cette instance est présentement ciblée. On apprend, à ce titre, que des responsables puissants du parti ont demandé à M. Belkhadem de revoir la composition du BP, lors de la réunion du comité central qui se tiendra le 23 décembre prochain. Ce rendez-vous déterminera, à coup sûr, le degré de gravité de la situation interne de ce parti.