Après les trois longues journées d'émeutes, de saccage et de pillage qu'a connues la région de la Kabylie, le calme est revenu progressivement depuis avant-hier. L'appel au calme lancé par la société civile a fini par payer. De toutes les wilayas que compte cette région, celle de Bejaia était la plus touchée par les événements. Quatre tribunaux ont été saccagés, 07 établissements scolaires, six siège de daïra, deux sièges communaux, pratiquement toutes les représentations de la Sonelgaz, de l'ADE, des impôts ont été incendiés ou saccagés et pillés. Et la liste est encore longue si on évoque les institutions bancaires et d'autres biens privés. Bejaia aura vécu le pire des événements de son histoire. Hier c'était le retour au clame même si la situation demeurait crispée. Si dans quelques villes, à l'instar d'Akbou et Sidi Aïch, des escarmouches sont signalées entre de jeunes manifestants qui ne décoléraient pas et les éléments des brigades antiémeutes, qui se sont réfugiés dans les commissariats. A Amizour, alors que dans la matinée il y a eu des actes de destruction, notamment du centre culturel, et la dégradation de l'usine Alex d'aluminium, la tension a baissé dans l'après-midi d'avant-hier et la situation tendait vers un calme, devenu depuis hier une réalité. Les services communaux, qui sont intervenus conjointement avec le mouvement associatif pour le nettoyage des quartiers et des édifices saccagés en était un signe qui ne trompait pas sur cette tendance à l'apaisement. A Akbou, deuxième grande ville de Béjaïa, une grève générale a été décrétée, où durant la journée d'hier tous les commerces et les administrations – ou ce qui en restait – étaient fermés. Une manière de protester contre les actes de destruction qu'a connus la ville et aussi de protester contre la cherté de la vie. Dans l'ancienne ville, c'était le calme qui régnait, alors que dans la nouvelle ville, des centaines de jeunes étaient agglutinés devant le commissariat et le tribunal, saccagé, où se sont retranchés les CNS. Des heurts sporadiques ont eu lieu. En tout cas, un calme précaire régnait encore dans la ville, qui a connu des actes de destruction et de pillage, ces derniers jours. A Barbacha, ce sont des centaines de citoyens qui ont marché hier du siège de l'APC à la daïra pour dire toute leur désapprobation quant à la violence, au pillage et à la destruction des biens publics et privés. Les marcheurs ont également exprimé leur colère contre la cherté de la vie et demandé à ce que les conditions de vie en général soient améliorées pour le bien de tous les citoyens. A Ighzer Amokrane, la situation tendait vers le calme hier, où aucun incident n'a été enregistré, selon nos sources. A Tazmalt, c'était aussi le calme, les gens vaquaient normalement à leurs occupations, l'APC et la daïra fonctionnaient normalement. Il n'y avait pas cours non plus hier. Si dans certains cas les parents ont préféré garder leur enfants à la maison dans d'autres ces ont les chefs d'établissements qui ont renvoyé les élèves à leurs domiciles. Le climat ne prêtait guère à la reprise des cours