Initiative de l'Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel), la salle Ibn Zeydoun, de Ryadh El-Feth, à Alger, accueille jeudi prochain la troupe Les deux Andalousies pour une soirée qui s'annonce des plus belles, tout particulièrement pour ceux qui gardent toujours allumée dans le cœur la flamme de la musique andalouse. Quand on connait la composante de la troupe -dirigée par un spécialiste du luth et du rebab, Marc Loopuyt qui enseigne la musique berbéro-arabe et turque à l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne en France- et de son parcours, on pourra parier que le spectacle sera haut en couleurs. Dans la présentation faite de la troupe, la formation composée de huit artistes issus des deux rives de la Méditerranée -Marc Loopuyt à la guitare ancienne et au luth, l'Algérien Nacer Hamzaoui au mandole, le percussionniste Mohamed M'sahel, le violoniste marocain Abdellatif Bouzbiba, le guitariste José Montéalegre, et les danseuses Leïla (maghrébine et orientale) et Laura Clemente (danse flamenca) et Mireille Loopuyt la productrice du groupe-, explique sa démarche. «Elle est est fondée sur ce regard croisé à travers le miroir qu'est devenue la mer. Cela donne une musique de fusion sur des thèmes aussi divers que la joie, la gravité, la solitude, la sensualité, l'absence, les retrouvailles… Toute une suite de tableaux mélodiques joués, chantés et dansés, un mélange étonnant de créations et de musiques traditionnelles, d'improvisation aussi grâce à un répertoire qui prend racine dans les sources du flamenco profond et léger (jondo y chico), de l'arabo-andalou maghrébin (el'ala), du maghrébin populaire (chaâbi et aïta), de l'oriental (baladi et qoudoud) et du mauresque.» «En fait, écrit un confrère, la compagnie réalise un travail de juxtaposition et de mariage entre les musiques mystiques provenant des deux traditions liées à l'une et l'autre rive de la méditerranée.» Pour un avant-goût de ce qui attend le public, jeudi, il y a lieu de savoir que le chef de la troupe, Marc Loopuyt, est un musicien qui s'était initié au "Cante Jondo flamenco" avant d'aller chez les Berbères de l'Atlas au Maroc pour étudier le oud (luth) dans la pure tradition nord-africaine. Il y a passé quatre années, puis quelque temps à Fès, où il devait côtoyer Abdelkrim Raïs et Ustad Massano pour accaparer les rudiments de leur art. C'est aussi un musicien qui visité l'Orient en quête d'une compréhension profonde des technique du maqam auprès de Cinuçen Tanrikorur, grand maître du oud.