Le système du tiers payant a été lancé en 2002, mais ce n'est qu'en 2007 qu'il a été élargi et il sera généralisé en 2013 à tous les assurés sociaux. Cela signifie que sa mise en place nécessite 11 ans, d'où le constat d'un «décalage» entre l'annonce et l'entrée en vigueur.
Lors de son passage, hier, à la chaîne III, le directeur général de la Sécurité sociale, Djaouad Bourkaïb, a estimé qu'il n'y a pas eu beaucoup de retard. «Le système du tiers payant s'est élargi depuis 2002. Nous étions à peine 500.000 bénéficiaires en 2002, le nombre est actuellement de plus de 2.600.000 bénéficiaires y compris les retraités, les malades chroniques, les invalides et les assurés sociaux à faibles revenus», a-t-il ajouté. Pour rappel, le système du tiers payant dispense les assurés sociaux du paiement des frais de santé et du médicament et donc c'est un prolongement, vers le secteur privé, de la gratuité actuellement assurée par les hôpitaux. «Il n'y a plus de dépense des ménages pour les soins de santé», a déclaré M. Bourkaïb. Ce système a été introduit en 2002 pour le médicament puis il a été élargi pour les hémodialyses, le transport sanitaire, la chirurgie cardiaque et pour les soins de santé depuis 2009 pour le médecin traitant. «Donc, nous avançons à un rythme très intéressant et nous serons au rendez-vous en 2013 pour la généralisation du système du tiers payant. Interrogé sur le coût de ce système à la sécurité sociale, il a souligné que plus on avance dans l'élargissement de ce système plus ses parts des dépenses sont importantes. «Pour le médicament par exemple nous avons atteint presque les 75 à 80% de la dépense totale du tiers payant. Cela est normal vu qu'il s'agit de malades chroniques, de retraités, de personnes âgées ainsi que d'invalides qui consomment plus de médicaments», a-t-il expliqué. A une question de savoir si ces 75 ou 80% de la dépense du médicament ne risquent pas de fragiliser notre système de sécurité sociale, il a expliqué que ces dernières années il y a eu un axe important de la réforme qui vise à assurer les équilibres financiers. «Il y a eu des systèmes de recouvrement, une réforme du financement de la sécurité sociale et toute une stratégie liée à la maîtrise de la dépense», a-t-il précisé. «En matière de soins de santé, la problématique majeure c'est une dépense incontrôlée et on peut faire beaucoup de choses pour maîtriser la dépense sans atteinte ni à la qualité ni à l'accessibilité de soins», a-t-il renchéri. Interrogé sur le niveau actuel de dépense, il a indiqué que «si on prend les deux caisses de sécurité sociale en charge de l'assurance maladie nous sommes en équilibre». En effet, les deux caisses (Cnas et Casnos) sont en équilibre grâce à toutes les réformes. La Cnas a une dépense d'environ 270 milliards de dinars, mais les dépenses de santé de la sécurité sociale en 2010 sont de 175 milliards de dinars.