Avec 27 pertes de vies humaines en seulement 10 jours, la wilaya d'Oran maintient sa sinistre deuxième place, après Sétif, lors du dernier bilan établi par les services de la gendarmerie nationale, sur les accidents de la route. Un lourd bilan qui place, une fois de plus, l'Algérie, ainsi que l'année précédente, au quatrième rang mondial des pays, concernant les routes les plus meurtrières. Des chiffres qui donnent froid au dos aux pays, ayant des bilans moins dramatiques et moins douloureux, quant au fléau ravageur des accidents de la route, ce qui ne semble pas être le cas, pour de nombreux pays, notamment ceux en voie de développement et dans lesquels la perte des vies humaines, suite à des accidents de la circulation, est acceptée comme une banalité quotidienne, ce qui est d'ailleurs confirmée par les 9005 accidents enregistrés l'année dernière sur l'ensemble des routes du territoire national. Les bilans de la gendarmerie nationale et ceux des services de police, appuyés par les chiffres de la protection civile sont repris presque tous les jours par les organes de presse dont La Voix de l'Oranie et Sawt El Gharb qui n'ont eu de cesse à tirer la sonnette d'alarme sur un phénomène qui endeuille, chaque jour, de très nombreuses familles ou qui handicape, à vie, bon nombre d'accidentés. Il est toutefois légitime de s'interroger sur l'efficacité des multiples dispositifs, mis en place et qui n'ont, pour l'heure, les chiffres sont là pour le confirmer, pas donné les résultats escomptés et ce, pour atténuer un tant soit peu ces drames et tragédies quotidiennes. Selon les conclusions des bilans établis par les différents corps, intervenant en premier lors d'accidents de la route, le facteur humain reste la principale cause constatée, celle qui suivent ne font que le confirmer, puisque il a été clairement établi que l'excès de vitesse, l'état d'ivresse et le dépassement dangereux sont les autres causes, liées au facteur humain, et c'est seulement en dernier lieu que surviennent les dysfonctionnements mécaniques, suivis de la défectuosité de la chaussée. Pour revenir à la sinistre position, détenue par la wilaya d'Oran, la responsabilité est pleinement partagée par les conducteurs d'un côté et les pouvoirs publics de l'autre, et plus particulièrement par la direction du Transport à qui tout semble échapper, en dénote l'absence à Oran, depuis plusieurs années, d'un plan de circulation régulateur. Cette absence de rigueur et d'efficacité dans la gestion de la circulation routière, dans tous ses aspects, est encore une fois confirmée par l'anarchie qui prévaut dans le trafic intra-muros, au vu du non respect total du code de la route, de l'absence de signalisation, tant verticale qu'horizontale, censée être aussi un code de communication régulateur entre automobilistes et surtout la fermeté telle qu'exigée par le service d'ordre, quant au respect des règles de la conduite. Il serait utile donc de rappeler que durant les deux derniers mois à Oran, des accidents spectaculaires d'autobus, ayant fait pas moins de 25 blessés parmi les voyageurs, en plein tissu urbain, n'ont eu aucune réaction énergique auprès des pouvoirs publics et c'est sans grande surprise qu'Oran garde, depuis plusieurs années de suite, sa triste position au niveau du podium des tragédies de la route.