Les vendeurs sur les trottoirs et sur les ruelles de la ville de Tiaret ont fini par prendre goût à l'anarchie en s'imposant en maîtres incontestés des lieux vacants. Colonisant en toute impunité tous les espaces vides au nord comme au sud de la cité, particulièrement du marché Volani qui reste le plus spectaculaire dans la prise en otage des piétons. Des dizaines de marchands reconvertis font mouvement régulièrement sur le site pour squatter les trottoirs et verser dans l'informel sous toutes ses facettes. Toute honte bue, des vendeurs clandestins, venus de différents horizons avec armes et bagages, y élisent domicile en dictant leurs propres lois, mettant ainsi en péril toutes les actions citoyennes. Toujours dans ce bazar à ciel ouvert, l'affluence des consommateurs a pris de la dimension à un rythme exponentiel où la gente féminine est dominante pour s'habiller en produits chinois contrefaits. Les plus astucieux dans la récupération tout comme dans la réclame des nouvelles formules marchandes ont trouvé un filon en transformant des garages et autres habitations inachevées en centres commerciaux encore plus dangereux pour la sécurité du citoyen. Au centre-ville, les commerces de l'électroménager et de l'habillement sont visibles pour faire mouche et attirer davantage tous les lèche-vitrines. Enfin, le phénomène de spoliation du terrain et violation des droits inaliénables ne déroge pas à la règle dans les communes limitrophes contaminées depuis que personne ne s'en est occupé pour trouver des solutions idoines. De petits marchands dans des coins reculés par rapport au gigantisme de la ville, ont eux aussi adhéré à la démarche par installer leurs commerces illicites et toujours sur les trottoirs, devant les édifices publics et dans des terrains vagues.