Les consultations politiques ordonnées par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour réformer le pays, ont pris fin mardi comme prévu au bout d'un mois, a-t-on appris de source officielle, mais elles ont été boycottées par d'importants groupes d'opposition ou des personnalités de premier plan. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, entouré de deux conseillers présidentiels, a sondé toute une kyrielle de partis et responsables pour écouter leurs suggestions ou revendications. «Les rencontres programmées avec les partis politiques et personnalités sont terminées mais l'instance de consultations sur les réformes poursuivra son travail pour élaborer son rapport qu'elle remettra au président» a précisé notre source. Dans un discours prononcé le 15 avril, Bouteflika avait annoncé des réformes en réponse à la vague de protestations sociales et politiques qui secouent l'Algérie dans la foulée des révoltes arabes. “L'instance a tenu en moyenne trois rencontres par jour. Elle a reçu tous les partis politiques agréés, hormis le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front des forces socialistes (FFS) et le Parti socialiste des travailleurs (PST)”, a précisé la même source. Le RCD a rejeté l'initiative, la qualifiant de “monologue contre le changement” tandis que le FFS a jugé les réformes “peu crédibles”. De nombreuses organisations et personnalités, dont l'ancien chef de l'Etat Ali Kafi (1992-1994), leur ont emboîté le pas, ce dernier jugeant que “le régime en place ne veut pas d'un véritable changement”. Les partis de l'Alliance présidentielle au pouvoir ont présenté leurs suggestions, dont le Rassemblement national démocratique (RND), du Premier ministre Ahmed Ouyahia, favorable à une limitation des mandats présidentiels. Bouteflika avait fait supprimer, lors d'une révision partielle de la Constitution en 2008, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels successifs ce qui lui avait permis d'obtenir un troisième quinquennat en avril 2009. Ces consultations doivent déboucher sur des propositions. Bouteflika en présentera sa version finale au gouvernement qui élaborera des projets de loi à soumettre à l'Assemblée populaire nationale en septembre.