«Non votre honneur», dit Z.A., devant répondre du grief de coups et blessures volontaires et tentatives d'homicide sur… son propre fils. «Je ne voulais en aucun cas maltraiter mon enfant, je n'ai fait que le corriger afin de faire de lui un enfant modèle.» «Mais, dit le président de l'audience du tribunal criminel, vous l'avez brûlé à la bouche et les coups que vous lui aviez portés étaient d'une telle violence que les cicatrices et hématomes sont restés visibles plusieurs jours après.» «Oui, je sais, rétorque le père, mais vous savez, votre honneur, avec les enfants, il me parait utile de sévir pour éviter les dérapages…» «Parce qu'il fallait toute cette violence pour éduquer?!», s'étonne le juge en interrogeant le mis en cause. Face au regard interrogatif de son enfant de moins de cinq ans, le père ne sait quoi dire et marmonne des paroles inaudibles… Les faits remontent au 07/07/2010, lorsque l'ex-femme du mis en cause était venue voir son fils qui vivait alors avec son père. Quelle n'était pas sa surprise en constatant des traces de sévisses sur le corps de son enfant. Sans perdre de temps, elle le fait examiner par le légiste et dépose une plainte. Le père est alors interpellé. Il ne nie d'ailleurs pas en être l'auteur, mais tente de justifier ces violences… Hier à la barre, Z.A. explique qu'il s'appliquait à dispenser à son enfant une éducation exemplaire. «Non, vous en faisiez votre souffre douleur. Brûler un enfant à la bouche, vous savez ce que cela veut die? Et votre acte était prémédité», dit le juge en l'interrompant. Appelé à la barre, l'enfant a du mal à s'expliquer ce qui se passe autour de lui. Il dit simplement, avec toute l'innocence de ses cinq ans: «J'ai été turbulent et mon papa m'a corrigé.» Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public revient sur le droit des enfants et requiert une peine de six ans de réclusion. La défense plaide, elle, les circonstances atténuantes. Et avant de se retirer pour les délibérations, le président donne la parole au père et demande à l'enfant de lui pardonner… Difficile.