Une certaine frilosité s'est faite sentir parmi les habitants de la ville d'Oran, notamment ceux du centre-ville, suite au mouvement de protestation des habitants des quartiers populaires d'El Hamri et Médioni qui avait caractérisé l'après-midi d'avant-hier, et ce, à propos de leur relogement. Un léger vent de panique s'était même emparé d'eux puisque, très tôt, contrairement à leurs habitudes, certains Oranais ont vite fait de ranger leurs voitures dans les garages pour regagner ensuite leurs domiciles. Plus de peur que de mal, certes, mais les citoyens ont encore en tête les mouvements d'émeutes qui ont eu lieu auparavant à Oran et qui avaient occasionné quelques dégâts. Il faut dire que la nouvelle de la révolte des jeunes, et en particulier des femmes des quartiers El Hamri et Médioni, s'était propagée telle une traînée de poudre dans tout Oran. La tournure qu'avait pris cette protestation, heureusement vite maîtrisée par les services de l'ordre, à la limite de la violence faut-il le rappeler, avait de quoi faire perdre l'assurance aux Oranais qui craignaient une propagation aux autres quartiers de la ville et par-là un embrasement de la situation. En effet, et pour rappeler les événements d'El Hamri et Médioni, ce qui devait être une simple marche pacifique de familles pour revendiquer leur relogement, des jeunes et moins jeunes s'étaient mis de la partie en prenant pour cibles voitures et bus faisant usage de jet de pierres. Il était donc attendu que le lendemain, les Oranais se réveillent sur le qui-vive. On guettait la moindre information qui pouvait indiquer que la protestation allait reprendre de plus belle. D'autant plus que les familles contestatrices avaient annoncé un rassemblement devant le siège de la wilaya. Apparemment, les assurances du wali d'Oran, selon quelques titres de presse, ont vite fait de rassurer la population et d'apporter le calme. Ceci dit, tout reste quand même assez aléatoire car si la situation n'est pas très vite prise en considération, cela pourrait connaître une tournure malheureuse. Le wali avait assuré les demandeurs qu'aucun logement ne sera distribué pour le moment, avant de traiter le problème dans sa globalité, ce qui a eu pour effet d'apaiser la tension, toutefois il va falloir faire vite.