La Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) a dénoncé, mercredi à Dakar, le "dérapage" enregistré lors du Forum social mondial (FSM) vis-à-vis de la question du Sahara occidental lorsque des Marocains ont tenté d'étouffer la voix des Sahraouis. "Au sein d'une très importante délégation marocaine, des troupes très encadrées proches du gouvernement marocain ont décidé, dès le jour d'ouverture du FSM, d'empêcher toute expression de solidarité avec le peuple sahraoui", s'est indigné le président de l'EUCOCO, Pierre Galand, au nom des organisateurs de l'atelier "Sahara occidental, la dernière colonie africaine". Dans un communiqué intitulé "Le FSM dérape sur la question du Sahara occidental", M. Galant a rappelé que "suivant une technique maintenant connue et rodée, des activistes marocains ont violemment perturbé la fin de la marche d'ouverture du FSM en agressant la délégation sahraouie". "Le lendemain, a-t-il ajouté, ils (les Marocains) se sont organisés pour chahuter, empêchant ainsi l'ouverture et le débat du premier atelier consacré à la question sahraouie", regrettant que "les organisateurs espagnols et le parlementaire européen Willy Meyer ont été violemment pris à parti par des agitateurs professionnels". M. Galant a, en outre, condamné "insultes, cris, bousculades organisées" qui ont obligé les organisateurs et les orateurs, parmi lesquels une délégation de jeunes Sahraouis en provenance des territoires occupés, à quitter les lieux sous protection du service de sécurité du FSM", lit-on dans le communiqué. Après avoir condamné avec énergie ce dérapage, l'EUCOCO a fait appel au comité organisateur du FSM pour qu'"il proteste auprès du gouvernement marocain qui a ainsi permis d'entacher l'esprit même qui fonde le FSM, à savoir le dialogue pour un monde de justice et d'équité pour tous les peuples et leur droit à l'autodétermination".