L'expérience algérienne de gouvernance et de dialogue, menée depuis une vingtaine d'années, rend la situation actuelle de l'Algérie différente de celle prévalant dans les pays arabes en proie à des troubles ou à des processus de changement politique, ont observé des personnalités présentes à une réunion lundi à Genève du conseil d'administration du Bureau international du travail (BIT). Ce panel exceptionnel, auquel ont participé des représentants algériens, était consacrée exclusivement à la situation dans la région arabe et aux moyens d'"appuyer les peuples arabes dans leur action" pour plus de liberté et de justice. Au cours des débats, l'Algérie a été classé parmi les pays ayant déjà entrepris un processus démocratique et a été donc exclue des discussions sur les pays arabes en crise. L'expérience démocratique algérienne a été exposée successivement par le secrétaire général de l'union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said, et par le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), Habib Yousfi. "Les analystes de toutes tendances ne croient pas à un effet domino en Algérie, comparativement à la contestation apparue dernièrement dans le monde arabe", a assuré M. Sidi Said "Aujourd'hui, la majorité des Algériens refuse de se laisser entraîner dans une aventure aux conséquences désastreuses pour l'Algérie (et) les changements attendus se réalisent dans la stabilité retrouvée (...) grâce à la politique volontariste du président de la République pour la Réconciliation nationale", a-t-il ajouté. Après avoir exposé les acquis de l'Algérie, "qui a déjà fait sa Révolution en octobre 1988", dans les domaines politique, économique, social, syndical et sécuritaire, le patron de la centrale syndicale algérienne a asséné: "Entre l'Algérie et ce qui se passe dans le monde arabe, la situation n'est nullement comparable". "Aujourd'hui, la préoccupation principale de l'Algérie est de concourir à une stabilité durable, facteur déterminant de confortement de la démocratie et du développement économique et social", a conclu M. Sidi Said. Les interventions argumentées des deux délégués algériens ont conduit à "l'adhésion" de plusieurs personnalités au processus démocratique engagé en Algérie. Elles ont également salué le dialogue social, encouragé et mené par les autorités algériennes, en tant qu'instrument de stabilité sociale préconisé par l'Organisation internationale du Travail (OIT) elle-même. Il s'agit, entre autres, du directeur général du BIT, le Chilien Juan Somavia, le porte-parole du groupe Travail de cette organisation, Trotman Leroy, le porte-parole du groupe Travailleurs, Michael Sommer, le porte-parole du groupe Employeurs, Affunes, le secrétaire général de l'Organisation de l'unité syndicale africaine (OUSA), le Nigérian Hassène Sunmonu, et le SG du syndicat de Guinée.