Quelque 300 "patriotes", ces citoyens qui ont pris volontairement les armes contre les groupes terroristes dans le milieu de la décennie 1990, observent depuis lundi matin un sit-in à la place des Martyrs, dans le centre d'Alger, pour réclamer des droits mais aussi de la "considération" au regard des sacrifices consentis. Affirmant être apolitiques et ne dépendant d'aucun parti, "sauf celui de l'Algérie", les manifestants venus de nombreuses régions du pays, ont d'emblée affiché leur détermination à ne pas quitter les lieux avant d'obtenir gain de cause. "Nous avons une dette morale envers tous nos frères assassinés par les hordes sanguinaires au paroxysme de la violence qu'a connue notre pays. Nous ne comprenons pas pourquoi le pays nous a subitement tourné le dos, alors que notre contribution au recouvrement de sa stabilité est indéniable", ont lancé presque en chœur quelques uns des participants approchés par l'APS. Dans une plateforme de revendications en 17 points, ils demandent notamment à bénéficier de la sécurité sociale au même titre que les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP), pour les 16 années passées dans la résistance au terrorisme. Les protestataires demandent aussi à bénéficier d'indemnités représentant la différence entre les montants des salaires perçus en 16 ans, soit 8.500 DA/mois puis 11.000 DA/mois, ainsi qu'une pension de retraite au profit des résistants ayant dépassé l'âge légal de départ à la retraite. Ils demandent aussi à bénéficier d'"avantages" semblables à ceux octroyés aux ayants-droit de la guerre de libération nationale en prenant en ligne de compte leur "contribution à la sauvegarde de la République face à la menace qui la guettait". Dans le canevas de revendications, figure aussi l'augmentation de la pension d'invalide similaire à celle accordée aux militaires victimes d'accidents pendant l'exercice de leurs missions. Au volet social, ces hommes demandent à bénéficier de la gratuité des soins, notamment au niveau des hôpitaux militaires, de la gratuité des transports et d'une carte d'"invalide de guerre". La demande de la révision des dossiers de ceux qui ont été écartés, de même que l'appel à l'augmentation du salaire de base des résistants qui sont toujours en activité figurent également parmi les revendications de ces groupes de légitime défense.