L'ouverture de l'espace audiovisuel ne peut s'opérer, en Algérie, sans une vraie professionnalisation du journaliste, a estimé lundi à El Khroub (Constantine), Nafissa Lahreche, membre de la commission communication de l'Assemblée populaire nationale (APN). S'exprimant au cours d'une rencontre nationale, tenue à l'initiative de l'association "Presse de demain", à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, la députée a notamment souligné que le journaliste "ne doit en aucun cas être partie prenante d'une information", mais "rapporter cette information d'une manière fidèle, neutre et objective". La crédibilité et l'objectivité de l'information exigent du journaliste de " se conformer" à la déontologie de la profession et de "se préserver" de tout parti pris ou de manipulation à même de conduire à la désinformation et, partant, porter atteinte à la réputation de la corporation, ce qui "est malheureusement le cas de certaines chaînes satellitaires arabes", a-t-elle ajouté au cours de cette rencontre organisée au centre culturel M'Hamed Yazid. De son côté, Cherifa Machti, ancienne journaliste, professeur à l'Institut de la communication et des sciences de l'information de l'université Mentouri, a souligné, dans une conférence axée sur "L'importance de la professionnalisation dans le domaine de la presse" que la formation et le recyclage de l'homme de la presse, qu'elle soit écrite, parlée ou audiovisuelle, "'revêt un caractère primordial pour l'avenir de la liberté d'expression en Algérie et ailleurs". Le Pr. Abdelhamid Bouchoucha, de l'université de Constantine, a mise en exergue, pour sa part, "l'intérêt d'adapter le programme du cursus de l'enseignement pédagogique dans le domaine de la communication et des sciences de l'information aux changements politiques, économiques et sociaux qui s'opèrent actuellement dans le pays". Mettre la formation académique au diapason des impératifs du développement, des préoccupations citoyennes et du droit à l'information, est "plus qu'un devoir, c'est une nécessité pour asseoir une professionnalisation réelle, compétitive, durable, consciente et objective", a-t-il affirmé, avant de faire l'éloge du journaliste algérien qui a fait montre de "beaucoup de qualité en réussissant à figurer parmi le gotha de la presse internationale".