DEAUVILLE (France)- l'importance d'un partenariat "renforcé" entre le G8 et l'Afrique à été souligné vendredi à Deauville par les deux parties dans une déclaration commune. Le G8 et l'Afrique représentée par l'Algérie, l'Afrique du Sud, l'Egypte, l'Ethiopie, le Nigeria et le Sénégal, ainsi que la Commission de l'Union africaine, " travaillent conjointement dans cette période cruciale de changement", indique cette déclaration conjointe G8/Afrique, une première depuis le lancement de ce partenariat en 2001. Les deux parties affirment, dans ce document rendu public à l'issue de la réunion du segment Afrique du sommet du G8, auquel a pris part le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, que " l'Afrique est en marche et devient un nouveau pôle de la croissance mondiale, en dépit des difficultés restant à surmonter, notamment dans les pays les moins avancés" . Pour atteindre leurs objectifs, les pays du G8 et africains ont exprimé leur détermination " à continuer de promouvoir ensemble" leurs valeurs communes, à savoir la paix, les droits de l'Homme, la gouvernance démocratique et le développement durable. "Nous continuerons d'assumer nos responsabilités respectives et partagées à cet égard, dans un esprit de transparence mutuelle", indique la déclaration qui a pour thème " Des valeurs communes et des responsabilités partagées". Concernant les questions de la paix, la sécurité et la gouvernance, les deux parties ont salué les progrès qui ont été accomplis dans l'ensemble en termes de stabilité et de démocratie sur le continent, relevant que plusieurs conflits armés de longue durée ont pris fin et que les processus démocratiques " deviennent la norme et non plus l'exception". Pour le G8 et l'Afrique, les menaces planétaires actuelles telles que le terrorisme, la traite d'êtres humains et le trafic d'armes et de stupéfiants, la criminalité organisée et la piraterie, requièrent un " renforcement" des initiatives nationales et régionales en Afrique, avec le soutien de la communauté internationale, ainsi qu'une coopération mondiale accrue. Concernant le conflit en Côte d'Ivoire, les deux parties se sont dits " profondément préoccupées" par la situation humanitaire et socio-économique dans ce pays, appelant l'ensemble de la communauté internationale à leur fournir l'aide nécessaire pour alléger de toute urgence le fardeau des réfugiés et des personnes déplacées dans le pays. Les pays du G8 et africains saluent, par ailleurs, le travail accompli par le Groupe de mise en oeuvre de haut niveau de l'Union africaine pour le Soudan, avec les parties soudanaises. Tout en félicitant les parties à l'Accord de paix global (APG) ainsi que le peuple du Soudan pour l'issue positive du référendum de 2011, ils ont condamné l'escalade récente de la violence à Abyei et appelé toutes les parties à ordonner le retrait de toutes les forces non autorisées de la zone et à respecter leurs engagements antérieurs. Concernant la situation en Somalie, le G8 et l'Afrique ont appelé " instamment" le gouvernement fédéral de transition de la Somalie (GFT) à élargir et à consolider le processus de réconciliation. Sur un autre volet, les deux partenaires (G8 et Afrique) ont réaffirmé leur détermination à lutter contre toutes les formes de terrorisme et à agir sur les facteurs qui le favorisent, dans le respect du droit international, notamment les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et les conventions internationales pertinentes. " Nous encourageons la mise en place de stratégies régionales qui tiennent compte de toutes les dimensions de cette menace transnationale et sommes disposés à aider les pays affectés par ce fléau à renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme et les groupes terroristes" , précise la déclaration. A propos des actes de piraterie, ils ont exprimé leur préoccupation contre cette grave menace que constitue la piraterie, émanant notamment de Somalie. S'agissant du respect des droits de l'Homme, de l'Etat de droit et de la gouvernance démocratique, ainsi que de l'égalité entre hommes et femmes, la déclaration salue la décision de l'Union africaine d'accélérer la ratification des instruments africains en matière de gouvernance et de droits de l'Homme, notamment la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. " Nous encourageons la ratification et la mise en oeuvre complète de la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, et de son Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique" , précise la même source. Les deux parties ont également exprimé leur soutien " sans réserve" aux actions menées par l'Union africaine et les organisations régionales africaines pour lutter contre les changements de régime non constitutionnels. Concernant le développement économique et l'environnement, l'Afrique et le G8 ont souligné la nécessité de s'appuyer sur la " dynamique positive" de l'économie africaine pour atteindre une croissance plus inclusive, partagée et durable, permettant de créer des emplois, d'assurer la sécurité humaine, et d'offrir des opportunités à tout un chacun, en particulier à la jeune génération. L'intégration régionale, ont-t-ils affirmé d'autre part, est essentielle pour renforcer la croissance et la stabilité en Afrique. Des stratégies ambitieuses ont été adoptées, mais leur mise en oeuvre progresse de façon lente et inégale, ont-ils noté. " Nous soutenons une approche ambitieuse pour les initiatives d'intégration régionale et les zones de libre-échange en Afrique, qui sont autant d'éléments constitutifs d'une plus large intégration à venir et saluons la proposition de consacrer le prochain Sommet de l'Union africaine en janvier 2012 à la promotion du commerce intra-africain", lit-on dans la déclaration conjointe. En ce qui concerne l'intégration régionale de l'Afrique, les deux parties ont réaffirmé leur engagement en faveur du processus de libéralisation du commerce et d'édiction de règles pour renforcer le système multilatéral.