ALGER - Les organisations patronales, conviées à la tripartite économique, ont formulé des propositions et des mesures pour la relance de l'économie et l'amélioration du climat de l'investissement et des affaires en Algérie. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE), invité pour la première fois à la tripartite, recommande de travailler d'abord à recréer les conditions de la confiance des producteurs et investisseurs nationaux, considérant que la confiance est "un préalable incontournable à la remise en marche de l'économie nationale". S'appuyer sur quatre principes Selon le président du FCE, M. Réda Hamiani, cette démarche "devrait s'appuyer sur quatre principes", à savoir, la libération effective des initiatives des entrepreneurs nationaux par une mise en oeuvre sur le terrain des dispositions de la constitution, et la non discrimination des entreprises nationales qu'elles soient de statut privé ou public. Elle devrait s'appuyer également sur la stabilisation du cadre législatif et réglementaire régissant le fonctionnement de l'économie nationale et la mise sur pied d'un mécanisme de dialogue pérenne entre représentants des administrations économiques et représentants des entreprises. Du point de vue du FCE, l'enjeu est de parvenir à inverser progressivement la tendance structurelle observée à l'échelle de la politique économique algérienne depuis plusieurs années,"une tendance qui alimente la dépendance extérieure au lieu de la réduire", a-t-il observé. M. Hamiani a, ainsi, formulé des propositions qui s'articulent autour de trois axes, à savoir, la relance de la production à travers la présentation de propositions pour la définition des secteurs sur lesquels une attention particulière doit être portée, la proposition de mesures visant la levée des obstacles au développement et au fonctionnement normal des entreprises et l'élaboration d'une autre série de mesures de régulation et de soutien aux entreprises. La CAP plaide pour un plan d'action La Confédération algérienne du patronat (CAP) a plaidé, pour sa part, pour l'élaboration d'un plan d'action axé sur : l'installation d'un comité d'éthique, la prise de décisions gouvernementales d'application des différentes mesures en faveur du développement de l'emploi et de la formation, et la conquête des marchés, ainsi que la création d'un observatoire de suivi. La Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) a appelé, de son côté, pour le renforcement de la confiance entre partenaires et favoriser la stabilité pour stimuler le progrès économique et social du pays. Son président, M. Nait Abdelaziz Mohamed Said, a mis en exergue l'importance d'organiser "une concertation permanente et une participation active et soutenue" de tous les partenaires autour des grandes questions économiques de l'heure et des réformes à entreprendre. Il a recommandé, en outre, l'affectation équitable des ressources et des fruits de la croissance en concertation entre les partenaires, pour soutenir le développement économique et la solidarité nationale qui doit l'accompagner. M. Nait Abdelaziz a souligné également la nécessité de soumettre la stratégie nationale de développement économique et social à tous les partenaires pour "validation et adoption", relevant également l'"urgence" de créer des conditions favorables destinées à mobiliser tout le potentiel national de production d'études et de réalisation au service du développement économique du pays. La Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), a plaidé pour "l'égalité de traitement" entre l'entreprise publique et privée, une égalité qui suppose, a souligné l'organisation, "un geste compensatoire identique à celui consenti et renouvelé envers le secteur public et l'agriculture". Le président de la CIPA, M. Mehennei Abdelaziz, a estimé que le soutien au développement de l'entreprise exige l'assainissement de tout l'environnement de l'entreprise et la libération de l'acte d'investissement telle que garantie par la constitution. De son côté, l'union nationale des entrepreneurs publics (UNEP) a estimé que le développement de l'entreprise requiert "la définition d'une stratégie globale de développement sur la base d'une étude prospective", qui ferait intervenir aussi bien les chercheurs, les gestionnaires, les acteurs politiques que la société civile dans la mesure ''où il s'agit de dessiner les grandes lignes du développement que l'on voudra imprimer au pays''. La relance de la croissance passe par l'investissement Le président de l'UNEP, M. Ali Slimani, a suggéré, à ce titre, que le développement de l'entreprise "devra tenir compte, d'une part, des priorités retenues par la stratégie et, d'autre part des évolutions souvent rapides des règles et des contraintes de l'économie mondiale". Selon lui, la relance de la croissance et le développement du secteur public économique "passent inévitablement par l'investissement au sein de l'entreprise existante et éventuellement par la création de nouvelles entreprises". Il considère que les mesures prises par les pouvoirs publics en matière d'assainissement des entreprises et d'allocation de ressources d'investissement constituent "un signal fort" de la volonté de l'Etat de relancer les activités des entreprises dans le souci de préservation et de sauvegarde des moyens nationaux de production. Pour sa part, M. Faiçal Khelil, des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP), a relevé la nécessité de revoir en profondeur l'environnement dans lequel évolue l'entreprise pour s'adapter au besoins de cette dernière. M. khelil a souligné les "résultats tangibles" obtenus à la faveur des mesures prises par les pouvoirs publics en matière d'appui à l'entreprise publique nationale, de protection de la production nationale, d'assainissement, de mise à niveau et de facilitation des démarches de création d'entreprises.