ALGER - Le ministre libanais de la Culture, Gaby Layoune, a indiqué mercredi à Alger que son pays était favorable à toute coopération avec l'Algérie dans l'édition du livre afin de développer et consolider ce domaine. "Le Liban est favorable à toute coopération avec l'Algérie pour assurer le développement de la co-édition du livre dans toutes ses facettes. Nous sommes prêts à consolider ce domaine qui revêt une grande importance", a ajouté le ministre libanais dans une conférence de presse conjointe avec la ministre de la Culture, Khalida Toumi, à l'occasion de l'ouverture du 16ème Salon international du livre d'Alger (Sila2011). M. Layoune, dont le pays est l'invité d'honneur du salon, a indiqué que les dispositions légales qui régissent la politique algérienne du livre "ne devraient entraver la co-édition avec le Liban", même si chaque pays a ses propres dispositions et lois. Abordant la place qu'occupe le livre dans le monde arabe, le ministre libanais a fait remarquer, avec regret, que "l'intérêt porté par la jeunesse à la lecture d'une manière générale a diminué suite à la généralisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication". Concernant la coopération culturelle algéro-libanaise, M. Layoune a émis le v£u de voir celle-ci se consolider davantage dans les différents domaines outre celui du livre, citant l'exemple du patrimoine oral, de l'archéologie et du cinéma. Invité, par ailleurs, a s'exprimer sur le mouvement de révoltes populaires qu'ont connu et connaissent encore certains pays arabes, le ministre libanais de la Culture a d'emblée indiqué que "ce qui se passe dans ces pays n'a pas un seul aspect", estimant que les changements intervenus en Egypte, en Libye et en Tunisie par exemple "diffèrent" d'un pays à un autre. Il a souligné que "les peuples doivent évoluer par leurs propres moyens sans que les choses ne leurs soient imposées par la force ou des armes financées de l'extérieur", ajoutant que le Liban ne s'ingère pas dans les affaires internes des pays. Pour sa part, sollicitée pour fournir plus d'explications sur les réserves émises pour plus de 400 titres, notamment, religieux, par la commission nationale de lecture, Mme Toumi, à rappelé que le Sila, comme tous les salons de livres étrangers disposait d'un règlement intérieur. La ministre a ajouté que ce règlement intérieur était présenté à l'avance aux éditeurs, précisant qu'il pouvait être consulté même sur le journal officiel. A ce sujet, elle a tenu à rappeler l'existence d'une loi relative à l'importation des livres et qui explicite les thèmes d'ouvrages, frappés d'interdiction à l'importation. A cet égard, Mme Toumi a indiqué que parmi les livres interdits à l'importation, selon la loi algérienne, figurent ceux qui font l'apologie du colonialisme, du terrorisme, du racisme et ceux qui portent atteinte à la révolution de libération nationale. En marge de la conférence de presse, Mme Toumi a indiqué, à propos de l'observatoire national du livre, que son département ministériel est "en phase de négociations" avec la fonction publique pour déterminer son statut en ce qui concerne les salaires. Le Sila2011 auquel prennent part plus de 500 éditeurs, nationaux et étrangers, a ouvert ses portes mercredi à Alger. Plus de 400 stands ont été installés sur une superficie de 24.000 m2. Quatre pays prennent part pour la première fois au salon, à savoir la Russie, l'Ukraine, le Pérou et la principauté de Monaco. Invité d'honneur, le Liban participe avec 70 maisons d'édition. Par ailleurs, un colloque international de cinq jours (du 28 septembre au 2 octobre 2001) se déroulera à la bibliothèque nationale d'Algérie. Il a pour thème "Le monde arabe en ébullition : révoltes ou révolutions ?". Des rencontres-débats avec des éditeurs et des auteurs seront aussi au menu du Sila2011 ainsi que des conférences thématiques, des soirées poétiques et des ventes dédicaces.