ALGER - La crise politique au Yémen est entrée samedi dans une phase de décrispation, après la formation d'un gouvernement d'entente nationale, dirigé par l'opposition et qui a prêté serment en prélude à un transfert du pouvoir au vice-président Abd Rabou Hadi Mansour. Dirigé le chef de l'opposition Mohamed Basindawa, le gouvernement d'entente nationale, chargé de préparer une élection présidentielle anticipée prévue en février 2012, a prêté serment samedi devant Hadi Mansour. Composé de 34 membres représentant à parité l'opposition et le Congrès populaire général (CPG) parti du président Ali Abdellah Saleh, ce nouveau cabinet a été formé en vertu d'un accord conclu le 23 novembre dernier à Ryadh entre l'opposition et le gouvernement du président Ali Abdallah Saleh, dans le cadre de la mise en oeuvre du plan de sortie de crise proposé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Conformément à cet accord, une élection présidentielle anticipée a été convoquée par M. Hadi pour le 21 février 2012, date marquant le départ de M. Saleh, vivement contesté depuis fin janvier au Yémen. Outre la formation du gouvernement d'entente nationale, une commission en charge des Affaires militaires a aussi été mise en place. Ces étapes "constituent deux importantes avancées enregistrées dans le cadre de la mise en ouvre du plan du CCG en vue d'un transfert du pouvoir et afin de mettre fin à l'effusion du sang au Yémen", en proie depuis janvier dernier à un mouvement de contestation, s'est réjoui le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Abdelatif Al-Ziani, en visite samedi à Sanaâ. M. Al-Ziani a qualifié la formation du gouvernement et la mise en place de la commission en charge des affaires militaires "d'avancées optimisantes", soulignant toutefois la nécessité de "continuer à travailler pour l'intérêt du Yémen". Il a également exprimé "un large soutien au peuple yéménite pour l'aider en ces circonstances de crise à parvenir à la paix", selon l'agence de presse Saba. Les pays du CCG avaient proposé aux parties yéménites un plan de sortie de crise prévoyant le transfert du pouvoir au vice-président en échange de "garanties d'immunité pour le président Saleh et ses proches". Mais des opposants au régime de M. Saleh ont organisé vendredi un nouveau rassemblement à Sanaa, réclamant que le chef de l'Etat soit jugé pour la répression des manifestations de l'opposition. Outre le volet politique, la question de sécurité au Yémen, notamment dans le sud du pays, reste néanmoins une autre préoccupation et un défi majeur à relever par le nouveau gouvernement. Depuis des mois, des combats opposent l'armée à des éléments du réseau terroriste Al-Qaïda dans la province d'Abyane (sud). Douze membres présumés du réseau extrémiste ont été abattus dans des accrochages à Zinjinbar, chef-lieu de la province d'Abyane (sud), selon des sources militaires yéménites. Onze de ces éléments ont été abattus alors qu'ils attaquaient vendredi des positions du Bataillon 201de l'armée yéménite, basé au nord-est de Zinjibar. Deux soldats ont péri dans les affrontements.