NEW YORK - Le Directeur général de l'UNICEF, Anthony Lake, a tiré jeudi la sonnette d'alarme sur la situation des enfants dans la région du Sahel, en proie à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition. "Environ un (1) million d'enfants de la région du Sahel, en Afrique de l'Ouest et centrale, risquent de souffrir de malnutrition sévère en 2012 si la communauté internationale n'intervient pas", a mis en garde M. Lake. Selon lui, "cette crise qui affecte les enfants touche huit (8) pays de la bande du Sahel", précisant qu'en raison des précipitations insuffisantes et des mauvaises récoltes, la "période de soudure" (pendant laquelle les réserves provenant des dernières récoltes s'épuisent) pourrait commencer dans certains pays dès mars et non en juin comme d'habitude''. Le chef de l'UNICEF a souligné que toute réduction de la quantité et de la qualité nutritionnelle de l'alimentation d'une famille se répercute sur les enfants, notamment les plus jeunes. "Un nombre important d'enfants du Sahel souffre déjà de malnutrition, ce qui les rend d'autant plus vulnérables. Et l'on a déjà noté l'apparition de poches de malnutrition sévère dépassant le seuil d'urgence", a-t-il ajouté. Il a rappelé que les aliments thérapeutiques prêts à l'emploi spécialement conçus pour ce genre de situation constituent le meilleur moyen de traiter la malnutrition sévère aiguë parmi les enfants de moins de cinq ans et de leur donner une chance de survivre et de se rétablir. Afin d'éviter qu'une situation d'urgence de vaste envergure se déclare au Sahel, l'UNICEF et ses partenaires doivent commencer dès maintenant à acheminer dans cette région les vivres nécessaires, avant qu'il ne soit trop tard. Il a également indiqué que "la région du Sahel est grande, le défi considérable et les possibilités d'intervention se restreignent". Pour le chef de l'UNICEF, "Les enfants en danger au Sahel ne sont pas de simples statistiques permettant d'évaluer l'ampleur d'une crise humanitaire potentielle. Ce sont des filles et des garçons en chair et en os, qui ont tous le droit de se maintenir en vie, de grandir et de contribuer à leur société. Nous ne saurions les abandonner".