TUNIS - Le bombardement barbare de la paisible région de Sakiet Sidi Youssef par le colonisateur français, a été une réaction au soutien de la Tunisie à la Révolution algérienne et une tentative vaine pour provoquer la rupture des relations de lutte entre les deux peuples algérien et tunisien, ont estimé plusieurs citoyens tunisiens ayant vécu les évènements de Sakiet Sidi Youssef un 8 février 1958. "Ni les obstacles, ni les frontières, ni l'armada de l'ennemi, n'ont pu empêcher notre solidarité avec les moudjahidine algériens", a déclaré M. Azouz, un tunisien qui a perdu son fils dans ce bombardement. La wilaya d'El Kef avait constitué une arrière base pour les révolutionnaires algériens où ils pouvaient recevoir des soins et préparer de nouvelles attaques militaires contre le colonisateur français, ce qui lui a conféré un caractère stratégique et poussé l'ennemi à recourir à "la punition collective" contre les militants algériens et tunisiens, a indiqué l'interlocuteur. Selon M. El Bahi, un autre témoin oculaire des évènements, ces derniers ont été précédés par d'autres attaques par l'armée française dont celles d'octobre 1957 et janvier 1958, en réaction à des tirs de l'Armée de libération nationale (ALN) contre un avion français. M. El Hbib, a rappelé pour sa part que les évènements de Sakiet Sidi Youssef avaient coïncidé avec un jour de marché hebdomadaire où un grand nombre de réfugiés algériens, venus prendre des aides du Croissant Rouge tunisien et de la Croix Rouge, ont été surpris en fin de compte par les bombardements qui ont fait des dizaines de chouhada, de blessés et d'invalides.