TUNIS - Les participants à la conférence "des amis du peuple syrien" qui s'est tenue vendredi à Tunis, ont été unanimes à souligner l'importance de préserver l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie et à ne pas rééditer les scénarios libyen et irakien. Ainsi, le président tunisien, Moncef Marzouki, a réitéré le rejet de son pays à toute ingérence militaire étrangère en Syrie, mettant en garde contre la reproduction des scénarios libyen et irakien. M. Marzouki a appelé dans ce sens l'opposition syrienne à l'union en un seul front démocratique. Il a également estimé nécessaire la tenue d'une conférence internationale consacrée au soutien de l'économie syrienne et la création d'une force arabe de maintien de la paix et de la sécurité en Syrie pour accompagner les efforts diplomatiques dans ce sens. Il a expliqué à ce propos que la situation actuelle requiert une intervention arabe dans le cadre de la Ligue arabe qui consiste en l'envoi d'observateurs arabes en Syrie et la création d'une force arabe de maintien de la paix afin d'aider à la consécration du processus de transition démocratique dans ce pays. Le président tunisien a appelé la communauté internationale à poursuivre les efforts dans le cadre de l'ONU et de la Ligue arabe en vue de trouver une solution politique pour convaincre le président Bachar Al-Assad de partir, tout en lui accordant "l'immunité judiciaire" avant d'amorcer la période transitoire qui inclura l'opposition et se terminera par des élections présidentielles. Le ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh Hamad Bin Jassim Al-Thani a appelé à la formation d'une force arabe internationale de maintien de la sécurité et à l'ouverture de corridors humanitaires de sécurité pour apporter de l'aide au peuple syrien, estimant que la conférence "des amis du peuple syrien" traduit une volonté arabe et internationale de répondre aux aspirations des Syriens. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, a mis en garde contre la poursuite de la violence en Syrie qui risquerait de mener à une ingérence étrangère, appelant le régime syrien à mettre un terme aux tueries et à la violation des droits de l'Homme. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que le Conseil national syrien constituait le pôle de l'opposition avec lequel on doit dialoguer. Au sujet de la reconnaissance officielle du Conseil national syrien, M. Juppé a indiqué que ceci était tributaire de l'unification des rangs de l'opposition de manière qu'elle puisse représenter toutes les composantes de la société syrienne. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a pour sa part annoncé que la ville d'Istanbul abritera dans trois semaines la deuxième conférence "des amis du peuple syrien", réitérant la solidarité de son pays avec le peuple syrien. Il a estimé en outre que les décisions de la Ligue arabe et de l'ONU constituaient une plate-forme pour le règlement de la crise syrienne. M. Davutoglu a appelé dans ce cadre à l'accentuation des efforts pour faire aboutir le plan arabe, soulignant l'engagement de la Turquie à œuvrer à mettre un terme à l'effusion de sang en Syrie.