La conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières tenue récemment à Tripoli a été l'occasion pour l'Algérie de souligner la nécessité de consolider le concept de frontières sécurisées de manière "globale et homogène" à travers différentes actions dans la région. L'Algérie a ainsi insisté sur la sécurité des frontières, compte tenu de la situation dans la région, touchée par le terrorisme et ses connexions, notamment le trafic d'armes et de drogue. A cet effet, le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia a indiqué que l'Algérie s'"oppose" à toute tentative visant à nuire à la sécurité et la stabilité de la Libye, ajoutant qu'elle (l'Algérie) est disposée à aider ce pays à tous les niveaux, notamment dans les domaines de la formation militaire, la police, la protection civile et aussi l'administration". L'Algérie s'est ainsi déclarée "favorable" à la création d'un comité frontalier bilatéral avec la Libye en vue d'assurer la sécurité et la surveillance de leurs frontières communes, à l'instar de comités similaires déjà mis en place avec le Niger et le Mali. Ces comités frontaliers bilatéraux algéro-malien et algéro-nigérien fonctionnent "bien" et cette coopération a donné des résultats "positifs", en matière de lutte contre la criminalité, à souligné M. Ould Kablia qui a pris part à cette conférence. La conférence a, par ailleurs, recommandé la mise en place d'un "plan d'action" portant sur l'élaboration d'une méthode de travail commune pour les concertations et la coopération en matière de sécurité frontalière. Ce plan d'action consiste notamment à étudier la possibilité de la mise en place d'une commission au niveau des experts et des spécialistes pour l'échange des idées et des consultations dans le cadre de la sécurisation des frontières aux niveaux bilatéral et régional. Il s'agit aussi de réactiver le rôle des organisations régionales en matière de la sécurité des frontières et d'adopter une stratégie commune pour renforcer la coopération dans les domaines juridique et judiciaire. Le plan d'action porte en outre sur l'étude de la mise en place d'un mécanisme de suivi des opérations financières ayant trait aux menaces transfrontalières et appelle à mettre l'accent sur une approche "commune globale" pour traiter les problèmes de l'immigration illégale et la consécration du principe de la "responsabilité commune" entre les pays d'origines, de transit et d'accueil. M. Ould Kablia, a également mis l'accent sur la nécessité de renforcer la coopération et multiplier les efforts pour sécuriser les frontières entre les pays du Sahel face aux menaces terroristes. La détérioration de la sécurité dans la région et le problème de circulation des armes constituent un "danger", ce qui nécessite d'"intensifier la coordination et la coopération et multiplier les efforts pour sécuriser les frontières terrestres" communes, a indiqué M. Ould Kablia. M. Ould Kablia a relevé, à ce propos, que l'organisation terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a profité des changements politiques intervenus en Tunisie et en Libye, pour créer de nouvelles poches de tension dans la région, en se dotant notamment d'armes sophistiquées. Il a rappelé que les forces de sécurité algériennes ont avorté à maintes reprises des tentatives de trafic de ces armes. L'accentuation des activités terroristes d'Al-Qaida et ses connexions au Maghreb et au Sahel, est une ½grande menace pour la sécurité et la stabilité régionale" et cette situation, a-t-il souligné, interpelle les pays concernés pour "intensifier" leurs efforts de lutte contre ce fléau. Outre l'Algérie et la Libye, la conférence de Tripoli (11-12 mars 2012) a regroupé le Mali, le Niger, le Tchad, le Maroc, la Tunisie, le Soudan et l'Egypte. L'Union africaine, la Ligue arabe, les Nations unies et l'Union européenne ont participé en tant qu'observateurs.