Le directeur général de l'Administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune a affirmé, mardi à Alger, que son département allait adopter un nouveau plan en matière de gestion pénitentiaire basé notamment sur le classement des détenus selon des critères dont le niveau de dangerosité. Dans une déclaration à l'APS en marge du séminaire sur la planification stratégique de la gestion pénitentiaire, M. Felioune a indiqué que le classement est appliqué dès sa mise en détention dans l'établissement pénitentiaire sur la base de son degré de dangerosité et de ses aptitudes de réinsertion. Il a ajouté que ce classement reposait sur des critères méthodiques selon un programme adéquat. Le plan de réinsertion prévoit l'élaboration d'un programme individuel personnalisé après sa mise en liberté en tenant compte de besoins et caractéristiques psychologiques et morales de chaque détenu. Ce plan personnalisé tient compte également des garanties que présente le détenu pour sa réinsertion et qui s'articulent notamment autour de la formation, l'emploi et l'enseignement. A cet effet, chaque établissement prévoit "un dossier assorti d'un programme pour chaque détenu", a indiqué M. Felioune rappelant que cette expérience a été déjà adoptée dans quatre établissements pénitentiaires pilotes à Berrouaghia (Médéa), Béjaïa, Tidjellabine (Boumerdes) et Bouira. Il a en outre rappelé que son département avait décidé d'adopter ce plan après quatre ans de réflexion et d'étude de l'expérience britannique en la matière. Il a ajouté que le classement selon le degré de dangerosité prévoit notamment d'isoler les détenus et de les examiner séparément. Ce classement se fait également selon le niveau d'instruction, les antécédents, l'environnement et la disposition à la réinsertion selon 88 critères. M. Felioune avait déjà révélé ce plan de classement sans toutefois donner de détails imputant l'impossibilité d'appliquer ce projet à la surpopulation carcérale. La direction générale de l'Administration pénitentiaire a réalisé de nouveaux établissements dont certains ont remplacé ceux hérités de l'ère coloniale dans le cadre de l'amélioration des conditions de détention et des droits de l'Homme. Ainsi, une dizaine d'établissements ont été réalisés depuis le lancement des réformes dans le secteur qui devra réceptionner 60 autres établissements outre la réalisation de 25 établissements en milieu ouvert et 4 centres de mineurs.