Le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a réaffirmé, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale célébrée le 21 mars, ''l'impact pernicieux du racisme qui compromet la paix et la sécurité, détruit les individus et désagrège les bases mêmes de la société.'' Selon le chef de l'ONU, le racisme et la discrimination raciale sont des armes engendrant la peur et la haine et demeure un fléau pour des millions de personnes partout dans le monde. "Il se nourrit de l'ignorance, des préjugés et des stéréotypes", souligne le Secrétaire général. "Je vous demande à tous de conjuguer vos efforts avec ceux des Nations Unies pour éliminer le racisme. Nous devons, individuellement et collectivement, éradiquer le racisme, l'opprobre et les préjugés", souligne-t-il dans son message. Pour sa part, la Haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a rappelé aussi que la relation entre racisme et conflit est bien établie et possède des racines profondes. Un des premiers indicateurs de violence potentielle est le non respect chronique des droits des minorités. Un sondage mené par une ONG internationale a révélé qu'entre 2007 et 2009, plus de 55% des conflits violents et de forte intensité avaient à leur source des violations des droits des minorités ou des tensions entre communautés. "Il est nettement préférable de prévenir de tels conflits plutôt que de tenter, plus tard, d'éteindre les flammes et d'entreprendre des processus laborieux de reconstruction, de réconciliation et de justice, sans parler du coût humain et social", a-t-elle soutenu. "Mais le problème réside dans le fait que les signes avant-coureurs de préjugés et de discorde sont trop souvent ignorés, et ce n'est que lorsque les signes plus tardifs, plus sinistres émergent que les Etats et la communauté internationale réagissent", a indiqué Mme Pillay. La Directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova, a noté de son côté que la discrimination raciale revêt de nombreuses formes, mais que chacune est un affront aux droits de l'homme et à la dignité. Pour elle, "le racisme affaiblit les liens qui unissent les sociétés. Il jette une ombre sur le destin commun de l'humanité, semant les graines de la méfiance et de la discorde". Ces dangers, a-t-elle poursuivi, "sont exacerbés dans un monde qui change rapidement. Le dialogue et la tolérance sont essentiels dans des sociétés qui sont de plus en plus diversifiées et connectées". A rappeler qu'en 1992, la Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques a clairement identifié le lien entre la stabilité politique et sociale et la promotion et la protection des droits des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques. Les Etats ont aussi reconnu dans la Déclaration et le Programme d'action de Durban que le racisme et la discrimination raciale sont parmi les causes profondes de nombreux conflits internes et internationaux.