Le rapport du secrétaire général de l'ONU sur le Sahara occidental est, dans son ensemble, une "évolution encourageante" quant au rôle de la MINURSO et la recherche d'une solution aux problèmes qui entravent le règlement de la question sahraouie, a déclaré mardi à l'APS le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a adressé au Conseil de sécurité son rapport sur le Sahara occidental dans lequel il a appelé notamment à un rétablissement de l'autorité de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) pour qu'elle puisse exercer pleinement ses fonctions de surveillance, de maintien de la paix et d'observation. Le rapport, souligne le représentant sahraoui, "reconnaît que la surveillance, l'évaluation et l'élaboration des rapports sur la situation au Sahara occidental sont les normes de la mission de maintien de la paix dont la MINURSO est responsable". Le Front Polisario est "également encouragé" par le fait que M. Ban Ki-moon reconnaît que la MINURSO, pour remplir son mandat, doit avoir "accès à des informations fiables et crédibles" sur la situation au Sahara occidental, qui pourraient être obtenues grâce, aussi, "à un libre accès au territoire sahraoui des diplomates, journalistes et organisations des droits de l'homme notamment". En effet, a-t-il expliqué, le rapport souligne que l'un des défis à la capacité de la MINURSO de remplir son mandat réside dans les contraintes qui lui sont imposées par le Maroc, mettant en question la crédibilité et la neutralité de cette mission. Concernant la situation des droits de l'homme des Sahraouis, M. Boukhari a indiqué que le Front Polisario continuait de croire que "la protection des droits de l'homme dans les territoires du Sahara occidental relève d'une obligation fondamentale de l'ONU". Si le secrétaire général des Nations unies a, certes, cité certaines des violations des droits de l'homme qui ont eu lieu dans les territoires occupés, M. Boukhari a constaté que ce rapport n'évoque, toutefois, qu'une partie des abus qui y sont commis. Malheureusement, a regretté M. Boukhari, "en attendant un éventuel déploiement d'observateurs basés, d'une manière permanente, au Sahara occidental pour faire état des violations des droits de l'homme perpétrées, la majorité des abus continueront à être commis à l'insu de la communauté internationale". Concernant l'enlèvement, en octobre dernier, de deux travailleurs humanitaires espagnols et une Italienne dans un camp de réfugiés sahraouis, qui a été évoqué dans le rapport du secrétaire général de l'ONU, M. Boukhari a rappelé que le Front Polisario avait immédiatement organisé des opérations de ses unités militaires spéciales, en coopération avec plusieurs pays voisins, "ce qui a donné des résultats tangibles". Depuis cet incident, a-t-il ajouté, "le Front Polisario a renforcé ses forces de sécurité afin de prévenir de tels actes et poursuit sa coopération dans le cadre des efforts de la communauté internationale pour dissuader les activités terroristes dans la région". A ce propos, il a souhaité que ces efforts ainsi que les mesures de sécurité mises en oeuvre pour assurer la sécurité des observateurs militaires de la MINURSO soient cités dans le rapport du chef de l'ONU "qui les a curieusement occultés dans son document". En ce qui concerne les propositions présentées respectivement par le Front Polisario et le Maroc pour résoudre la question du Sahara occidental, et pour lesquelles M. Ban Ki-moon souligne qu'elles constituent des "divergences inconciliables", M. Boukhari a soutenu que "la solution proposée par le Front Polisario ne représente rien de moins que les principes du droit international et qui est approuvée par les Nations unies depuis la naissance du conflit du Sahara occidental". En effet, a-t-il expliqué, à travers le principe du droit à l'autodétermination, "le Front Polisario et l'ONU ont finalement un objectif commun pour la question du Sahara occidental". En revanche, a ajouté le responsable sahraoui, "la position du Maroc selon laquelle le peuple du Sahara occidental devrait accepter l'intégration au Maroc sur une base négociée comme seule option possible est incompatible avec la doctrine du droit international applicable au principe de l'autodétermination lié à la question de décolonisation".