Des chercheurs argentins ont réussi à isoler un gène de tournesol résistant à la sécheresse et à le placer dans du soja, ce qui promet une révolution biotechnologique. L'équipe de chercheurs a réussi à identifier le gène de HAHB-4, qui rend le tournesol résistant à la sécheresse. Une fois inoculés avec ce gène, le soja, le blé ou le maïs "augmentent énormément leur productivité", a indiqué Raquel Chan, auteur de l'étude. "Pour les producteurs, augmenter leur productivité de 10% est déjà merveilleux et cette découverte permet d'obtenir bien davantage, parfois même le double", relève la chercheuse de l'Institut d'agrobiotechnologie de l'Université nationale du Litoral (UNL). "Plus l'environnement est dur et plus l'avantage de la plante transgénique est grande", poursuit-elle. Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit apte au désert. "Elle a besoin d'un peu d'eau", dit-elle, précisant que 500 mm par an suffisent. Cette découverte faite dans un laboratoire en pleine région agricole argentine, et qui devrait pouvoir être commercialisée à partir de 2015, est le fruit de près de 20 ans d'efforts. Des années durant, les chercheurs ont inoculé en laboratoire des plantes herbacées appelées arabidopsis, dont la résistance à la sécheresse a augmenté considérablement. L'Argentine, deuxième exportateur mondial de maïs, et principal fournisseur international d'huile et de farine de soja et graine de soja, mais ces cultures se trouvent dans des régions souvent touchées par la sécheresse. Les défenseurs de l'environnement craignent néanmoins qu'une telle découverte accélère encore la tendance à la monoculture, repoussant toujours les limites de la rentabilité.