Malek Serraï, expert en économie internationale, a affirmé, dimanche à Mila, que l'Algérie suit "une politique économique judicieuse" et se prévaut d'une "vision financière prospective" qui lui ont permis d'éviter les retombées de la dernière crise financière internationale. Cet expert qui donnait une conférence au centre universitaire de la ville de Mila, a estimé que la politique financière de l'Algérie a permis de "limiter les retombées de cette crise qui a commencé aux Etats Unis avec la crise du crédit immobilier, avant d'arriver en Europe". L'Algérie qui traite avec "au moins 660 banques américaines et européennes" a pu éviter les retombées de cette crise et jouit aujourd'hui d'une "bonne audience" auprès de la Banque mondiale et des clubs les plus influents dans les économies du monde comme les Clubs de Paris, de Londres, qui la considèrent comme un "excellent partenaire", a affirmé M. Serrai. Il a rappelé, à ce propos, que l'Algérie est passée de pays en cessation de paiement dont les réserves de sécurité ne dépassaient pas un mois, comme ce fut le cas entre 1984 et 1994, à des réserves à même de couvrir ses besoins sur cinq (5) ans. Ce changement positif, caractérisé par une hausse des réserves de change à 207 milliards de dollars actuellement, est dû, selon M. Serrai, aux mesures économiques mises en œuvre par l'Algérie, notamment la décision du président de la République Abdelaziz Bouteflika de rembourser par anticipation les dettes du pays. Une mesure salutaire qui, selon lui, "a soulagé le pays et amélioré sa situation sur la scène internationale". L'Algérie enregistre actuellement un taux de croissance de 4,6 à 6 %, selon M. Serrai qui a qualifié ce taux comme "l'un des meilleurs dans le monde arabe". Un taux de croissance de 6 % sur cinq (5) années consécutives pourrait réduire substantiellement le taux de chômage, a-t-il estimé, ajoutant que le taux d'inflation, "actuellement de 5,5 à 6 %, selon les estimations des banques internationales, "reste néanmoins un paramètre à prendre au sérieux, car cette inflation touche de plein fouet le pouvoir d'achat du citoyen". "Il ne faut pas essayer de faire face à ce problème par des politiques salariales erronées, mais par des politiques économiques judicieuses, offrant aux algériens la possibilité d'assumer ensemble, et de façon solidaire, la responsabilité de l'essor économique de leur pays", a prôné le conférencier. M. Serraï qui s'exprimait devant un auditoire composé à majorité d'universitaires a enfin plaidé pour le maintien des fonds souverains à l'étranger et pour la création de fonds d'investissement à l'intérieur du pays, tout en valorisant le fait que l'Etat ait consacré plus de 287 milliards de dollars pour le financement du programme quinquennal 2010-2014.