Le Conseil suprême des forces armées au pouvoir en Egypte a décidé lundi de maintenir, pour la quatrième nuit consécutive, le couvre-feu dans le quartier d'Abbassiya, près du ministère de la Défense au Caire de 23H00 à 06H00 locales (21h00 à04H00 GMT), après des violences meurtrières la semaine dernière. Le couvre-feu a été décidé après les affrontements qui ont éclaté vendredi lorsque des manifestants avaient tenté de briser la barrière de sécurité devant le ministère de la Défense et avaient bombardé la police militaire avec des pierres et des cocktails Molotov faisant une dizaines de blessés. Les affrontements ont fait un mort parmi les militaires et plus de 300 blessés. Près de 400 personnes ont été arrêtées suite à ces violences, 300 d'entres-elles ont été placées en détention préventive par le parquet de la justice militaire qui a remis en liberté des femmes, des journalistes ainsi que des étudiants. Les commissions parlementaires des droits de l'homme et de la défense ont effectué une visite auprès des détenus aujourd'hui pour s'assurer de leur état et que leur traitement est conforme aux dispositions légales. Le Président de la commissions parlementaire des droits l'homme a, par ailleurs, demandé au président du Conseil militaire, le Maréchal Hussein Tentaoui de libérer les scolarisés parmi les jeunes détenus afin qu'ils puissent préparer leurs examens de fin d'année. D'autre part, des dizaines d'avocats ont observé un sit-in aujourd'hui devant le siège de leur syndicat pour réclamer la libération de quatre de leurs confrères, arrêtés lors des affrontements du quartier d'Abbassiya. Les avocats ont scandés des slogans hostiles à l'armée en dénonçant l'arrestation de leurs collègues et leur probable jugement devant un tribunal militaire. Les protestataires ont, en outre, chargé leur syndicat de demander au pouvoir militaire la libération des avocats détenus. D'autres affrontements meurtriers qui ont fait 9 morts selon les autorités, et 20 selon des sources médicales, avaient déjà eu lieu mercredi près du ministère, lorsque des hommes en civil avaient attaqué les manifestants hostiles à l'armée. Ces tensions interviennent à l'approche de la première élection présidentielle depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011. Le Conseil suprême des forces armées, qui dirige le pays depuis, a affirmé son engagement à remettre le pouvoir aux civils une fois le président élu. Les manifestants protestent contre le pouvoir militaire en place qu'ils l'accusent de chercher à influencer l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai