Le représentant du Front Polisario à l'ONU, Boukhari Ahmed a affirmé que la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés "dépasse les limites de l'horreur", a indiqué samedi l'agence de presse sahraouie SPS. Intervenant vendredi devant la commission de décolonisation relevant de l'ONU à New York, M. Boukhari a cité "le cas du jeune sahraoui Hamdi Tarfaoui, connu pour action dans le domaine de la défense du droit des sahraouis à l'autodétermination et à l'indépendance, disparu le 18 mai et dont le corps a été retrouvé découpé en morceaux en dehors de la ville occupée d'El-Ayoun, le 29 mai dernier. Il a également cité le cas du jeune sahraoui Saïd Denber, tué par un policier marocain le 21 décembre 2010, par balle à la tête et qui est resté trois jours à la morgue, suite au refus des autorités d'occupation de reconnaître les faits retenus contre les auteurs de ce crime. Le représentant du Front Polisario à l'ONU a affirmé que la situation des droits de l'homme au Sahara occidental occupée "se dégrade de façon continue et méthodique". Les prisons marocaines sont surpeuplées de détenus politiques sahraouis et de dizaines de sahraouis, arrêtés lors de l'attaque menée contre le camp de Gdeim Izik par les forces de l'occupation marocaine, et "qui attendent toujours l'organisation de procès militaires, ce qui reflète la nature de la présence de l'occupation marocaine dans ce territoire", a-t-il souligné. Il a précisé que la situation catastrophique des droits de l'homme au Sahara occidental avait poussé l'ONU, le parlement européen et les organisations des droits de l'homme à l'instar d'Amnesty International et de Human Rights Watch à appeler le conseil de sécurité à élargir les prérogatives de la Minurso pour englober un mécanisme de contrôle et de protection des droits de l'homme, en attendant de trouver une solution juste et permanente à la question du Sahara occidental". Le représentant du Front Polisario à l'ONU a critiqué la position de la France au sein du Conseil de sécurité qui refuse de répondre à leur revendication, "imposant la politique des deux poids deux mesures à la question sahraouie". Il a dénoncé la décision marocaine de refuser de coopérer avec l'envoyé personnel, ce qui reflète "une position irresponsable et pas sérieuse", s'interrogeant sur les attentes de la communauté internationale pour une solution pacifique, juste et durable à la question du Sahara occidental. Il a dit que pour l'ONU, la question du Sahara occidental doit être résolue à travers l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, un droit consacré par toutes les résolutions de l'Assemblée Générale et par la Cour internationale de justice (CIJ). "Ce droit, s'il exclut l'option de l'indépendance, tel que voulue par l'occupation marocaine, est contraire à la légalité internationale et au droit international", a-t-il estimé. Les développements relatifs à la question sahraouie "doivent être au centre d'intérêt de la commission, tant que le processus de décolonisation du Sahara occidental n'est pas achevé", a-t-il affirmé. Il a appelé la commission à la nécessité "de tenir une réunion ad hoc sur le Sahara occidental et d'appeler les pays membres de l'ONU, de l'Union africaine et des experts crédibles à un débat, en vue de recouvrer l'autorité et la crédibilité de la commission, l'appelant à organiser une autre visite dans la région pour évaluer la situation sur le terrain, après celle effectuée en mai 1975. M. Boukhari a affirmé dans son intervention devant la commission ad hoc des Groupe des 24, que le Front du Polisario est "entièrement prêt" à soutenir l'action de la commission en vue de finaliser la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie africaine.