Oran commémore mardi le 56e anniversaire de l'exécution du chahid Zabana, guillotiné le 19 juin 1956 à la prison de Serkadji (Alger) par les forces coloniales françaises. Une rencontre-débat, sur le jugement de Zabana et de 197 martyrs exécutés sur l'échafaud dont Abdelkader Ferradj, sera organisée à l'occasion de cette journée commémorative au siège de l'association des résistants de la wilaya d'Oran. "L'homme était exceptionnel et avait une force surhumaine", a souligné le vice-président de l'association des résistants et ayant droits de la wilaya d'Oran, M. Mohamed Benaboura, reprenant les paroles du bourreau Meissonnier qui disait "il s'est dirigé à l'échafaud avec un courage qui m'a effrayé". Né en 1926 à douar El Ksar près de Zahana (ex Saint Lucien) à 32 km d'Oran, Ahmed, de son vrai nom Zahana, a vécu depuis l'âge de 2 ans à Haouch Bent Mouni à haï El Hamri (Oran), a évoqué Benaboura, auteur de quatre livres sur la lutte armée à Oran, dont l'un aborde le parcours de Zabana qui était le héros de Sidi Blel, place mythique qui constituait un creuset du mouvement national. "A cette place se rencontrait Ahmed Zabana, Hamou Boutlélis et autres Aoumer, Mazouni Safa, Lakehal Mohamed, Abdelkader Tahraoui, Khalfi Hocine et son frère Charef, qui furent plus tard des héros de la glorieuse guerre de libération nationale", a-t-il souligné. Issu d'une famille pauvre où le père était docker au port d'Oran et complètement bouleversé par la mort de son frère, H'mida (surnom donné à Ahmed Zabana ndlr) intégra très jeune les Scouts musulmans algériens, avant de se retrouver en 1947 membre de l'organisation secrète (OS), a-t-il encore rappelé. Il fit ensuite partie de la première cellule du Comité révolutionnaire de l'unité et de l'action (CRUA), comme responsable de l'Oranie avec Larbi Ben M'hidi, Benabdelmalek Ramdane, Abdelhafid Boussouf et Hadj Benalla, a témoigné M. Benaboura. "Mort à 30 ans, célibataire, son exécution continue, 55 ans après, de faire couler beaucoup d'encre, car il s'agit d'une exaction judiciaire, unique en son genre dans le monde", a-t-il encore souligné. "Au moment de l'exécution, le couperet s'est arrêté à deux reprises à quelques centimètres de son cou avant que ses bourreaux ne se décident de mener à terme la sale besogne", a expliqué M. Benaboura.