Le dépouillement des bulletins de vote aux élections générales en Angola a été entamé samedi, rapportent les médias locaux. Le grand favori du scrutin, organisé vendredi, est le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), parti du président sortant José Eduardo dos Santos, à la tête de l'Etat depuis bientôt 33 ans. Les médias angolais soulignaient samedi le bon déroulement du vote de la veille, s'appuyant sur les déclarations de la commission nationale électorale et de certains observateurs étrangers du scrutin, le deuxième depuis le retour de la paix en 2002 après une longue guerre civile. "Le vote s'est déroulé de façon ordonnée dans tout le pays", a écrit le Jornal de Angola (gouvernemental). Si les premières tendances devaient être connues samedi dans la journée, les résultats définitifs du scrutin —le troisième seulement depuis l'indépendance du pays en 1975— ne doivent être rendus publics que la semaine prochaine. Ils permettront également de connaître l'ampleur de l'abstention, après une journée électorale marquée par l'absence de files d'attente devant les bureaux de vote. José Eduardo Dos Santos, âgé de 70 ans, a promis de poursuivre la reconstruction d'un pays dévasté par une guerre civile qui a duré de 1975 à 2002. Son parti avait remporté 81% des voix en 2008. Mais l'opposition lui reproche de ne pas répartir la manne pétrolière qui a enrichi le pays, en pleine expansion et qui connait déjà des irrégularités sociales. Le principal adversaire de Dos Santos est le président de l'Unita Isaias Samakuva, 66 ans, qui a dénoncé le manque de transparence du scrutin —notamment des problèmes d'accréditation des scrutateurs et des listes électorales fantaisistes—, promettant d'instaurer une "vraie démocratie". Son parti, qui n'avait recueilli que 10% des suffrages en 2008, affirme que la manne pétrolière bénéficie "exclusivement à une élite, à commencer par la famille Dos Santos". Il espère surfer sur le ressentiment de nombreux jeunes Angolais, alors que 55% de la population du pays vit dans la misère. Des manifestations déclenchées depuis mars 2011 ont ébranlé le gouvernement du pays qui n'autorisait pas les manifestations depuis que le MPLA est au pouvoir en 1975. Le président de la Cour contitutionnelle, Rui Ferrera, a dit dans le Jornal de Angola que l'institution était "prête à prendre ses responsabilités" en cas de recours juridiques. L'un des enjeux du scrutin est aussi le score du nouvel acteur politique apparu en mars dernier, bousculant le traditionnel duel entre MPLA et Unita : Abel Chivukuvuku, un ancien cadre de l'Unita âgé de 54 ans, qui a créé un parti rassemblant "des déçus" des deux camps ainsi que des personnalités de la société civile. Populaire auprès des jeunes, le nouveau parti, baptisé Casa (Large convergence pour le salut de l'Angola), n'a cependant qu'une faible implantation. Les Angolais ont voté vendredi dans le calme, pour la troisième fois depuis l'indépendance du pays en 1975, pour choisir leurs députés et leur président pour les cinq prochaines années. Le chef du parti vainqueur deviendra automatiquement président de la République pour cinq ans, selon la nouvelle Constitution adoptée en 2010.