Un rapport d'enquête sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental sera présenté lors du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), a annoncé, mercredi à Alger, un des représentants de cette instance panafricaine des droits de l'homme. "Le rapport d'enquête est en voie de finalisation et sera transmis au comité exécutif de l'UA en novembre. Il sera discuté lors du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union en janvier 2013 puis rendu public", a indiqué Maya Sahli, commissaire auprès de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples chargée des réfugiés. Cette annonce a été faite lors d'une rencontre de solidarité avec la résistance populaire sahraouie des territoires occupés du Sahara occidental, ayant regroupé les commissaires des commissions africaines des droits de l'homme et des peuples chargées du dossier RASD et des réfugiés. Elle a expliqué qu'au mois de février dernier la commission africaine des droits de l'homme et des peuples a été instruite par le comité exécutif de l'UA pour effectuer une mission d'enquête sur les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés, où vivent actuellement des populations sahraouis. Dans la dernière semaine du mois de septembre, "six commissaires et la présidente de la commission de l'UA ont effectué un séjour de 5 jours au niveau des camps de réfugiés sahraouis, vu qu'une demande de l'UA adressée aux autorités marocaines pour visiter les territoires occupés du Sahara occidental est restée sans suite", a-t-elle précisé. Lors de cette visite, nous avons rencontré aussi bien les Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés que ceux qui vivaient dans les territoires occupés, a-t-elle dit, qualifiant les Sahraouis, dont la colonisation dure depuis 37 ans, "des plus anciens réfugiés en Afrique". Elle a ajouté avoir "identifié" les différentes violations des droits de l'homme à travers les témoignages de victimes sahraouies. De son côté, Bachir Khalfallah, commissaire auprès de la commission africaine des droits de l'homme chargé du dossier RASD, a indiqué que les deux commissions "ont établi un constat des violations des droits de l'homme dans ce rapport". "Nous avons constaté de flagrantes violations des droits de l'homme et relevé les sévices subies par les femmes et les hommes", indiquant que "le mur de la honte" de 2500 km, séparant le Sahara occidental en deux, surveillé d'environ 1500 soldats lourdement armés, et jalonné de mines anti-personnel continue de faire des victimes. "Tout ceci est consigné dans notre rapport", a-t-il souligné. La rencontre, initiée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et qui se déroulera du 31 au 2 novembre sera une occasion "d'exiger" de l'ONU l'organisation "rapide" d'un référendum "honnête et transparent" comme réclamé par les multiples résolutions du Conseil de sécurité. Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies pour le Sahara occidental, se trouve depuis samedi au Maroc dans le cadre d'une tournée en Afrique du Nord et en Europe qui se prolongera jusqu'au 15 novembre prochain. M. Ross devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier avant que le gouvernement marocain ne décide, unilatéralement, de lui retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d'un rapport de l'ONU critiquant les autorités marocaines.