Le conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé vendredi un dispositif modifiant sa politique des prêts d'investissement pour "permettre d'accroître l'efficacité de ce premier instrument de financement" de la BM, a annoncé cette institution financière internationale. L'institution de Bretton Woods explique que cette nouvelle initiative, qui entrera en vigueur en 2013, permettra de présenter cet instrument de financement plus clairement aux autorités nationales des pays membres, aux services de l'institution et aux organisations de la société civile. A ce propos, elle souligne avoir rationalisé les politiques et les procédures régissant les prêts d'investissement, qui constituent le principal instrument pouvant être mis à la disposition des clients pour appuyer des investissements particuliers dans des domaines aussi divers que l'infrastructure, les filets de protection sociale et la réforme judiciaire. Le prêt d'investissement est l'instrument qu'a utilisé la BM dans le cadre de ses activités initiales pour financer la reconstruction de l'Europe après la Deuxième Guerre mondiale, vers la fin des années 40. Sa politique de financement a évolué au cours des années, et un ensemble d'une trentaine de directives de politique et procédure s'est, à terme, constitué. Celles-ci ont été rationalisées et regroupées en une directive unique et cohérente. Les politiques cruciales régissant la passation des marchés et les sauvegardes environnementales et sociales sont considérées séparément et donnent actuellement lieu à des consultations auprès du public. "Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'effort plus général mené pour moderniser la BM, recentrer son attention sur les résultats et les solutions, réduire ses processus bureaucratiques et l'amener à rendre mieux compte à ses clients, à ses actionnaires et aux bénéficiaires de ses investissements", a précisé la directrice générale, Caroline Anstey. La nouvelle politique conserve le contenu des politiques et procédures opérationnelles antérieures, mais présente la politique clairement aux clients, aux agents de l'institution et à la société civile. "La responsabilisation est fondée sur des politiques claires", note Joachim von Amsberg, vice-président de la politique opérationnelle et service aux pays auprès de la BM. "La rationalisation de notre Politique des prêts d'investissement contribue dans une mesure importante à accroître l'efficacité de cet instrument pour toute la gamme des clients de la Banque mondiale", avance-t-il. Selon lui, "elle permettra à ces derniers ainsi qu'à nos services de porter davantage leur attention sur la recherche de solutions, l'exécution et la production de résultats et moins sur les tâches bureaucratiques". Bien qu'elle soit essentiellement le résultat d'un processus de rationalisation, la nouvelle politique donne lieu à quelques modifications qui doivent permettre à la BM de mieux répondre aux besoins de ses clients. L'un des changements fondamentaux consiste à permettre aux petits Etats et aux pays en situation de fragilité de bénéficier des options d'intervention rapide utilisées lorsqu'un pays est confronté à une catastrophe naturelle ou à un conflit, ainsi que le recommande le Rapport sur le développement dans le monde 2011 sur la fragilité et les conflits. Un autre changement concerne la manière dont sont réalisées les analyses économiques, qui maintient l'obligation de procéder auxdites analyses avec la même rigueur mais permet de prendre en compte des considérations nationales et sectorielles. "L'analyse économique demeure une des grandes priorités de la Banque. Il est essentiel d'établir une solide base analytique", explique Aloysius Ordu, directeur des politiques opérationnelles et qualité des opérations.