Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) Abdallah El-Badri estime mardi que le marché mondial du pétrole est "très bien approvisionné", imputant à la "spéculation" la cherté du brut. "Le marché est très bien approvisionné, il n'y a aucun doute là-dessus (...) Il ne manque de pétrole nulle part dans le monde, les stocks sont très élevés et les capacités excédentaires de production (des pays de l'Opep) restent importantes", a-t-il indiqué lors de la conférence Oil & Money qui réunit à Londres représentants des pays producteurs et du secteur pétrolier. "Les stocks sont élevés en Chine (deuxième pays consommateur de brut, ndlr), en Inde, dans le monde", y compris aux Etats-Unis (premier pays consommateur), a répété M. El-Badri, ajoutant que dans ces conditions, il ne "comprenait pas les prix élevés du baril", sinon en raison d'"une forte spéculation". Le cours du baril de Brent évoluait mardi autour de 109 dollars, et celui du WTI échangé à New York autour de 85 dollars, dans un marché tiraillé entre les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient et les craintes sur un blocage politique aux Etats-Unis. Selon M. El-Badri, "le problème, c'est la spéculation" (...) cela fait partie du marché, vous ne pouvez pas l'éliminer", les échanges liés à la spéculation sur les marchés dépassant de loin les échanges physiques de pétrole. "Nous assurons l'équilibre du marché, on l'a vu avec l'Iran", membre de l'Opep dont la production s'est effondrée cette année après le durcissement des sanctions internationales à son encontre, une perte compensée par une hausse de l'offre des autres membres de l'organisation, a souligné Abdallah El-Badri. Sur la prochaine conférence des ministres de l'Opep mi-décembre, le secrétaire général a assuré "être confiant qu'ils prendront la bonne décision", tout en reconnaissant que la production actuelle de pétrole de l'Opep "dépasse de 1 million de barils par jour" le plafond fixé par l'organisation pétrolière. Elle atteignait en octobre 31,16 millions de barils, selon des chiffres de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) publiés mardi, alors que l'Opep avait fixé depuis décembre 2011 à 30 millions de barils par jour le plafond de production pour l'ensemble de ses Etats-membres.