L'un des facteurs qui concourent à la baisse vertigineuse des prix de l'or noir est sans conteste la surproduction pétrolière qui a fait que l'offre est plus importante que la demande, d'autant plus que les stocks ont été reconstitués et la crise financière aidant, les grosses industries connaissent un ralentissement pour se maintenir. Un constat qui a été réitéré, hier, par le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah El-Badri, qui a affirmé que le marché connaît un approvisionnement excessif, tout en signalant que le cartel, qui se réunira aujourd'hui au Caire aujourd'hui, pourrait adopter une résolution édictant une baisse de sa production prochainement. Pour M. El-Badri, les ministres siégeant à l'Opep doivent prendre des décisions pour endiguer cette situation afin de stabiliser les prix du pétrole dans une fourchette acceptable. Dans ce sillage, M. El-Badri a argumenté sa position par le fait que les stocks pétroliers des pays industrialisés de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) représentent 55 jours de consommation, ce qui est, en somme, trop pour l'Opep. Selon toujours le secrétaire général de l'Opep : «Le groupe considère que des stocks représentant 55 jours de consommation sont trop élevés et voudrait les réduire de trois jours», et ce, suite à la demande de plusieurs membres de cette organisation qui consiste à une réduction supplémentaire de la production du groupe. C'est dire que tous les feux seront braqués sur l'Opep qui tentera de circonscrire cette flambée des stocks. Et face à la dégradation de l'économie mondiale et au ralentissement de la demande pétrolière, l'Opep avait déjà décidé, le 24 octobre dernier, de réduire de 1,5 million de barils par jour son offre à partir du 1er novembre. C'est dans ce cadre que les représentants des pays membres de l'Opep se réuniront, aujourd'hui, au Caire, à l'effet d'étudier la situation du marché alors que les prix du brut ont régressé de près de 70% depuis la mi-juillet. Comme il est attendu de ce rendez-vous que l'éventualité d'une baisse de la production soit abordée et entérinée aujourd'hui ou probablement, le 17 décembre lors d'une réunion du cartel pétrolier à Oran. Une décision qui semble faire l'unanimité au sein de l'Opep, y compris les quelques membres qui ont toujours fait valoir leurs réticences quant à toute baisse de production. Ce consensus résulte du fait que les prix de l'or noir ne cessent de dégringoler de manière à menacer l'économie des pays membres de l'Opep. En effet, lors des échanges matinaux d'hier, le cours du brut continuait toujours dans sa tendance baissière. Il a cédé 89 cents à 53,55 dollars le baril à New York et 48 cents à 52,65 dollars à Londres. La semaine dernière, les cours étaient tombés sous la barre symbolique des 50 dollars. En d'autres termes, leur plus bas prix depuis près de quatre ans. Ce qui fait que plusieurs membres de l'Opep, dont l'Iran, le Venezuela et la Libye, se sont inquiétés de cette chute vertigineuse qui pèse lourdement sur les revenus des pays producteurs et souhaitent une baisse de la production pour tenter de conforter les cours. «Tous les yeux du marché sont tournés vers Le Caire où se tiendra une réunion informelle de l'Opep», a commenté, hier, le courtier JBC Energy. Pour le président de l'Opep, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, la réunion du Caire serait informelle et que l'Opep ne serait en mesure d'évaluer l'impact de la baisse de production d'octobre qu'au moment de la réunion d'Oran.