Le président français, M. François Hollande, a qualifié mercredi sa visite en Algérie, la première qu'il effectue en tant que président de la République dans la région, de "nécessaire" pour "préparer l'avenir". "C'est le premier voyage que j'effectue en tant que président de la République et le premier aussi dans cette région", a souligné M. Hollande lors d'une conférence de presse. "Nous sommes là pour préparer l'avenir qui dépend du présent" a-t-il dit. "Mon voyage intervient en 2012, à un moment symbolique après 50 ans de l'indépendance de l'Algérie", a-t-il déclaré à ce propos, soulignant que ce déplacement était "nécessaire" car venant comme un "aboutissement et le temps d'un nouvel âge que je veux engager entre la France et l'Algérie". Pour M. Hollande, son déplacement en Algérie est "fondé sur l'avenir", faisant remarquer que "ce n'est pas une visite qui fait une relation mais un travail constant". "Nous avons des relations qui sont à la fois humaines, économiques et culturelles que nous devons amplifier", a encore affirmé M. Hollande, expliquant qu'"il y a une vérité à dire pour le passé et une volonté à prononcer pour l'avenir". Il a ainsi noté qu'il est accompagné d'une délégation "importante", composée de chefs de petites et grandes entreprises, mais aussi de personnalités artistiques et culturelles. Il a appelé, par ailleurs, à régler les "sources de conflit qui existent depuis très longtemps". S'exprimant sur les Accords de 1968 (visas et circulation des personnes), le président français a plaidé pour l'amélioration de leur exécution, soulignant que les ministres de l'Intérieur de l'Algérie et de la France ont convenu d'"aller plus vite" et de traiter avec toute la diligence nécessaire, sur le plan administratif au sein des consulats, les demandes de visas. "Le mot clé devant définir nos deux peuples consistent en la dignité et la reconnaissance car nous avons des mémoires, des vies et des relations humaines en commun", a-t-il dit, soulignant que ce sera-là l'esprit de l'application des Accords de 1968. Evoquant la coopération dans la région et le rôle que doivent jouer l'Algérie et la France, il a appelé à faire en sorte qu'il n'y ait pas de tension entre les pays du Maghreb car, a-t-il expliqué, la France et l'Algérie sont deux pays, au-delà de leur histoire, ayant une "responsabilité" pour la Méditerranée. Enchaînant sur l'Union pour la Méditerranée (UPM), il a indiqué que l'idée mérite d'être "retenue, mais repensée", et que l'Algérie et la France travaillent dans ce sens. M. Hollande a expliqué, dans le même contexte, que ce n'est pas dans le cadre de l'UPM qu'une réponse sera trouvée à la question palestinienne ou celle du Sahara occidental, lesquelles, a-t-il dit, doivent être réglées dans le cadre des Nations unies et la négociation directe. Il a ajouté que lors du dernier sommet des 5+5 à Malte, une réflexion a été engagée sur la manière de rapprocher l'Europe et le Maghreb pour "évacuer les préalables" de la Palestine et du Sahara occidental. "L'Algérie et la France vont travailler ensemble pour que l'UPM ne soit pas la grande oubliée", mettant en exergue les intérêts "stratégiques" de l'Algérie et de la France. Il a ainsi appelé à faire de la Méditerranée une zone de paix, de sécurité et de lutte contre les trafics de drogue et le terrorisme, mais aussi, a-t-il ajouté, une zone de développement et de croissance.