Une joyeuse effervescence caractérise ces derniers jours la ville de Skikda dont les habitants sillonnent marchés et boutiques en quête de cadeaux et victuailles pour accueillir le nouvel an en beauté, a-t-on constaté. Quand bien même la célébration du nouvel an n'est-elle pas inscrite parmi les fêtes musulmanes, de nombreux Skikdis mettent un point d'honneur à faire la ''bringue'' histoire de se ''retrouver en famille ou entre copains pour oublier les vicissitudes de la vie'', explique Karima H., 45 ans, rencontrée dans une boutique d'une rue commerçante du centre-ville. Karima avoue "ne jamais rater l'occasion de célébrer le nouvel an, depuis des années déjà", car le soir du nouvel an lui donne "l'occasion d'offrir à sa famille un dîner de circonstance, suivi d'une soirée autour de thé et de gâteaux, en attendant les douze coups de minuit et l'inauguration de la nouvelle année". Selma B., 50 ans, affirme quant à elle que depuis des années, elle célèbre le nouvel an avec ses voisines dans une "qaâda" de femmes autour d'une table garnie de succulentes friandises que l'on déguste en s'échangeant des "bokalas" (jeu de devinettes). Karima et Selma s'accordent à dire que fêter la nouvelle année ne fait pas vraiment partie de nos coutumes mais soutiennent toutefois que l'occasion permet de se réunir, de passer de bons moments en famille ou entre amies. De son côté, Nardjess S., 30 ans, avoue qu'elle ne peut jamais résister bien longtemps aux vitrines alléchantes et aux remises annoncées sur plusieurs articles et vêtements. Le 1er janvier de chaque année, de nombreuses femmes Skikdies accueillent l'année en préparant des "Korsas" (crêpes traditionnelles). Une tradition héritée de leurs mères qui entendaient ainsi prédire une bonne année. Dans d'autres familles, la nourriture du jour, pour le nouvel an, est un plat de lentilles dans l'espoir d'amasser autant d'argent que de lentilles. La bûche est aussi une "grande vedette", ces jours-ci à Skikda. Ibrahim, 55 ans, pâtissier au centre de l'antique Rusicada, assure qu'il a reçu "pas moins de 500 commandes pour ce 31 décembre". Bûche aux oranges, aux noisettes, au chocolat, il y en a pour tous les goûts. En moyenne, la bûche coûte 1.000 dinars, mais cela ne semble pas décourager celles et ceux qui tiennent à fêter le nouvel an. Il faut dire aussi que les vitrines des pâtisseries de Skikda ont tout fait pour attirer les clients. Décoration très recherchée, couleurs attirantes, guirlandes et des "Bonne Année" écrits en coton sont dans toutes les vitrines. Il reste qu'à Skikda, il est des familles qui évitent de célébrer le nouvel an. Pour des personnes du troisième âge que l'APS a rencontrées, il s'agit-là d'une "bidaâ" (innovation ne reposant sur aucune preuve tirée du Coran ou de la Sunna, ndlr). Une vérité qui semble bien loin de décourager Selma, Karima et Nardjess pour qui ''par les temps qui courent, il n'y a rien de mal à profiter de l'occasion pour se retrouver en famille, faire la fête et échanger des bons voeux pour l'année qui commence''.