Le tribunal militaire permanent de Rabat poursuivra mardi l'audition des prisonniers politiques sahraouis dans le cadre du procès du "groupe Gdeim Izik" après avoir entendu dans la journée huit prévenus, a-t-on appris de sources judiciaires. Les accusés ont réaffirmé, à cette occasion, leur qualité de militants pacifiques pour les droits du peuple sahraoui et rejeté tous les chefs d'accusation les qualifiant de "bande de criminels" tout en considérant leur procès comme un "procès politique" par rapport à la question du Sahara occidental, ajoute-t-on de mêmes sources Les 24 Sahraouis, en détention depuis plus de 27 mois, sont notamment accusés d'"atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction". Ils risquent la réclusion à perpétuité. Pour rappel, environ 40.000 Sahraouis avaient, à l'automne 2010, élu domicile à Gdeim Izik, proche d'El-Ayoun occupé, au Sahara occidental où ils avaient dressé quelque 3.000 tentes pour "défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux". Ils ont été délogés du camp, le 8 novembre 2010, après un assaut des forces marocaines. Plusieurs ONG internationales de défense des droits de l'homme, des intellectuels et avocats ont réclamé la libération "inconditionnelle" des prisonniers, dénonçant la comparution de civils devant un tribunal militaire. Leur procès a débuté le 1er février dernier.