La levée des restrictions à l'immigration sur la Bulgarie et la Roumanie, deux Etats membres de l'UE à la fin de cette année, continue de susciter des réactions au sein du gouvernement et des partis politiques en Grande Bretagne. Les ressortissants de ces deux pays, auront le droit, en vertu des accords de l'UE, d'entrer librement au Royaume-Uni dès le 1er janvier 2014 mais les représentants du gouvernement et des partis politiques, sont préoccupés par l'impact d'un afflux massif de nouveaux immigrés au Royaume-Uni où un nombre croissant de députés conservateurs sont allés jusqu'à demander au premier ministre David Cameron, de bloquer la levée de ces restrictions. D'autres options ont été proposées comme celles qui consistent à rendre plus difficile aux migrants de l'UE l'accès aux services publics ou d'expulser ceux qui ne trouvent pas de travail après un séjour de trois mois. L'organisme de contrôle de l'immigration en Grande Bretagne, Migrationwatch a prédit l'arrivée de 250.000 Bulgares et Roumains au cours des cinq prochaines années. Par ailleurs, le député conservateur, Philip Hollobone, a affirmé que les communautés roumaines et bulgares allaient tripler pour atteindre 425.000 d'ici deux ans. Mais ses chiffres ont été contestés par des experts. Selon ces derniers, ces chiffres sont basés sur le nombre de Polonais et de Tchèques venus en Angleterre en 2004. "Cette année la, trois pays seulement avaient ouvert leurs frontières alors que cette fois-ci, l'ensemble des 25 Etats de l'UE va lever les restrictions du marché du travail, expliquent-ils, affirmant dans ce cadre, que l'Allemagne et l'Italie seront également des destinations importantes pour les Roumains et Bulgares. Un autre député conservateur, John Baron, s'est demandé si "nos services publics peuvent faire face à toute hausse de l'immigration d'autant que le salaire minimum en Grande Bretagne est +cinq à six fois+ plus élevé qu'en Bulgarie ou en Roumanie". Le gouvernement britannique envisage même de lancer une campagne de publicité négative en Bulgarie et en Roumanie pour convaincre les immigrants potentiels à rester chez eux, rapporte la presse britannique. Cette campagne fait partie d'une série de mesures pour endiguer l'immigration potentielle des ressortissants de nouveaux pays de l'Est, futurs membres de l'UE. Elle présente le Royaume-Uni comme un pays au climat "froid et glacial". "Les rues de Londres ne sont pas pavées d'or", "En Grande-Bretagne, il pleut et les emplois sont rares et mal rémunérés", sont autant de slogans mis en avant dans le cadre de cette campagne destinée à décourager les candidats a l'émigration vers la Grande Bretagne lÆannée prochaine. Le ministre britannique chargé de la planification, M. Nick Boles a exprimé mercredi sa préoccupation à propos de l'impact de l'immigration en provenance de la Roumanie et de la Bulgarie, sur les secteurs du logement et des services publics, a partir de 2014. M. Boles a déclaré au magazine "Spectator" que le précédent gouvernement travailliste a fait preuve d'une "profonde complaisance" a l'égard de la question, lorsque des restrictions d'immigration semblables avaient été levées sur la Pologne et les autres pays de l'Est en 2004, avec pour conséquence, dira-t-il, un nombre d'immigrés plus important que prévu, affluant au Royaume-Uni. Selon lui, 1,7 million de ressortissants de pays de l'Est se sont installés en Grande Bretagne au cours de la dernière décennie. "Nous aurions dû être plus inquiets, à cette époque sur la pression exercée sur le logement et les autres services publics, par la dernière vague d'immigration. On s'est retrouvé dans une situation très, très difficile", a affirmé le ministre. Par ailleurs, des députés conservateurs ont posé des questions a plusieurs reprises au gouvernement pour avoir des estimations officielles de l'immigration attendue de la Roumanie et de la Bulgarie avec la levée des restrictions. Pour le parti des indépendantistes (UKIP), la Grande-Bretagne doit se préparer à affronter un "raz de marée" sans précédent de l'immigration, depuis qu'elle a ouvert ses portes à l'Europe. L'UKIP met en garde contre les "terribles conditions socio-économiques" qui vont résulter de l'entrée de ces deux nouveaux Etats membres. Une source de Downing Street a déclaré récemment que "les Roumains ont des liens plus étroits avec l'Allemagne et l'Italie, plutôt que la Grande-Bretagne" ... comme pour rassurer l'opinion publique.