"Le menteur", un long métrage de fiction d'expression amazigh produit en 2012, du réalisateur et scénariste Ali Mouzaoui a été projeté mercredi à Alger à la presse. Coproduit par la société Citel image et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) , ce second long métrage de fiction d'Ali Mouzaoui vient enrichir le répertoire cinématographique d'expression amazigh initié par le regretté Aderrahmane Bouguermouh réalisateur de "La colline oubliée" en 1996. D'une durée de plus de deux heures, cette fiction relate une romance entre Lila, jeune enseignante interprétée par Yasmina Boukhelifa, et Abderrahmane, illustré par Cherif Azrou, un jeune mécanicien de condition modeste que l'amour et les ambitions font vivre dans le mensonge. Pour impressionner sa conquête et sortir sa famille de la misère, le jeune homme tombe très vite dans le trafic de drogue transportant lui même sa marchandise à partir du Maroc. Grâce à son argent Abderrahmane parvient même à duper Si Hcene, un ancien officier de l'Aln invalide interprété par Arslane Lerari, père de Lila qui lui accorde la main de sa fille. Dans l'univers de Lila, un artiste peintre, Madjid, reconverti à l'enseignement incarne l'espoir, la lutte et l'amour qu'il porte à son épouse et ancienne muse, Meriem, défigurée et suicidaire qui s'impose le voile pour épargner aux autres la vue de son visage... Dans ce nouvel opus, plusieurs histoires relationnelles s'entremêlent dans un même scénario : la vie du peintre, celle de l'ancien officier et sa fille, et celle du menteur, sa famille et ses complices. Autant de niveaux de narration qui ont lesté le film de lourdeurs inutiles. Malgré de gros efforts du scénariste, en même temps réalisateur, "Le menteur" reste une œuvre trop explicite ne laissant pas de place à l'imagination ou la lecture du spectateur. Plusieurs scènes de poursuite ou de bagarre, laissent apparaître des erreurs techniques évidentes, notamment sur le plan du bruitage et de la cohérence du déroulement des événements. Un montage parfois approximatif a accentué l'incohérence de plusieurs séquences malgré le jeu remarquable des acteurs. A ce propos Ali Mouzaoui, a justifié ces lacunes affirmant que le film a été réalisé avec de "tous petits moyens, insuffisant même pour un clip", mais qu'il avait préféré "ne pas attendre que toutes les conditions soient réunies" pour entamer ce film. Cependant, plusieurs cinéastes algériens et étrangers s'accordent à dire aujourd'hui que l'évolution technologique et technique dans le domaine du cinéma est telle que ces imperfections ne sont plus tolérées. L'avant-première du film aura lieu mercredi soir à la salle Ibn Zaydoun avant d'être projeté en France dans le cadre de la sixième édition des "Regards sur le cinéma algérien", en cours depuis le 7 février, et qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois d'octobre 2013.