Le Chef du gouvernement italien, Mario Monti, est depuis mercredi, à la tête du ministère des Affaires étrangères, au lendemain de la démission de Giulio Terzi après une crise entre Rome et New Delhi, sur le jugement de deux militaires italiens. La démission de Terzi, annoncée directement devant le Parlement, sans u préalable aviser ni le président de la République, Giogio Napolitano, ni son chef direct, Monti, a ‘‘irrité'‘ et ‘‘déconcerté'‘ le chef de l'Etat au moment où l'Italie traverse une impasse politique apparemment sans issue immédiate. Pour gérer ce ministère-clé, Monti a élevé au rang de vice-ministre, les deux secrétaires d'Etat aux affaires étrangères, Marta Dassù et Staffan de Mistura. Tous les grands médias italiens ont ouvert mercredi sur cette sortie de l'ex-chef de la diplomatie, et l'influent Corriere della Sera estimait que c'était une ‘‘surprise'‘ du fait que ‘‘rien ne laissait présager sa démission lors du Conseil des ministres du matin'‘ et ‘‘ni Monti ni Napolitano n'en avaient été avertis'‘. Monti contraint d'expliquer au Parlement le renvoi des deux fusillers-marins en Inde, qui a suscité la démission de Terzi, a expliqué que ce renvoi était ‘‘douloureux mais nécessaire'‘, estimant que New Delhi ‘‘est un partenaire économique et commercial de grande importance'‘ pour l'Italie. Monti a nié les assertions selon lesquelles le renvoi des deux militaires italiens, accusés d'avoir tué deux pêcheurs indiens en février 2012, au large des eaux indiennes, pour être jugés en Inde, était lié à ‘‘des accords commerciaux confidentiels'‘ entre Rome et New Delhi. Le chef du gouvernement italien qui est chargé d'expédier les affaires courantes en attendant le formation d'un gouvernement issu des législatives de février dernier, a saisi l'opportunité pour exprimer ‘‘ironiquement'‘ au ministre démissionnaire, ses ‘‘remerciements pour ses activités au gouvernement en ces moments difficiles'‘. Moments certes difficiles, pour l'Italie, car le chef de la coalition du centre gauche, Pier Luigi Bersani, en pleine consultations avec les partis pour former un gouvernement, a reçu mercredi, pour la énième fois, le refus catégorique du mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo. Au contraire de Grillo, l'autre force politique présente au parlement, le centre droit de Silvio Berlusconi, consultée, était disposée à apporter sa confiance à Bersani sous certaines conditions. Berlusconi a dit que sa coalition était prête à accepter un gouvernement dirigé par Bersani, à condition que le poste de vice-président du Conseil soit confié au coordinateur de son parti, l'ancien ministre de la Justice, Angelino Alfano. Or, Bersani refuse toute entente avec Berlusconi, ce qui fait persister l'impasse politique actuelle qui irrite l'Europe et les marchés financiers. Bersani devrait présenter jeudi ou vendredi les conclusions de ses consultations avec les partis, au chef de l'Etat qui décidera des suites à donner : l'envoyer au parlement chercher une improbable confiance, ou confier la tâche à une autre personnalité.