Les efforts diplomatiques en vue de trouver une solution politique à la crise en Syrie se poursuivaient lundi par des appels au dialogue entre les parties au conflit qui a fait depuis plus de deux ans des dizaines de milliers de morts, notamment parmi les civils. Des membres des "divers mouvements" de l'opposition syrienne se sont rencontrés lundi à Madrid afin notamment "d'aider au dialogue" et de "faciliter la cohésion" entre ses différentes composantes, a annoncé le ministère espagnol des Affaires étrangères. L'ancien président de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a participé à cette réunion qui devait rassembler des représentants "des divers mouvements" de l'opposition syrienne. Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, Gonzalo de Pinieto a appelé, à l'ouverture de la réunion de l'opposition syrienne qui se poursuivra mardi, à "encourager le dialogue, la paix et la coexistence pacifique". "Toutes les composantes de l'opposition syriennes sont invitées à contribuer à réaliser ce but", a-t-il dit. "Aider le dialogue entre les divers courants de l'opposition syrienne, pour faciliter ainsi sa cohésion et permettre qu'elle soit capable à l'avenir d'assurer l'unité, la stabilité et la démocratie en Syrie est l'un des objectifs de cette réunion", avait indiqué la veille le ministère espagnol des Affaires étrangères. De son côté, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé à l'arrêt immédiat des violences, de l'effusion de sang et des bombardements des villes et des centres urbains. Dans un communiqué, l'OCI a également appelé les parties au conflit "à répondre au efforts internationaux visant à résoudre pacifiquement la crise en Syrie, dans la cadre du respect de la volonté du peuple syrien". Réactualiser le processus de Genève La réunion de l'opposition syrienne à Madrid devait préparer la "Conférence de paix" prévue avant la fin du mois, sous l'égide de Washington et Moscou. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont récemment convenu que Moscou et Washington inciteraient le gouvernement syrien et les groupes d'opposition à trouver une issue politique au conflit syrien qui dure depuis plus de deux ans, faisant plus de 80.000 morts, selon l'ONU. Ainsi, les deux capitales sont tombées d'accord pour relancer le processus de Genève, du nom d'un accord signé le 30 juin 2012 en Suisse entre les grandes puissances sur une transition politique en Syrie. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait indiqué dimanche que des "consultations actives" avaient lieu entre toutes les parties impliquées dans la question syrienne, incluant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, en vue de la tenue "début juin" d'une conférence internationale sur la Syrie. Au plan régional, une réunion extraordinaire de la Ligue arabe se tiendra mardi au Caire au niveau des délégués permanents pour examiner les derniers développements en Syrie. Les représentants arabes vont notamment aborder les évènements à Qussaïr dans la région de Homs, où les forces régulières syriennes sont en passe de reprendre cette localité sous contrôle rebelle, selon une source diplomatique. Jeudi, c'est le comité ministériel chargé de la crise syrienne au niveau des ministres arabes des Affaires étrangères qui se retrouvera pour une réunion urgente à la demande de l'Etat du Qatar. Le comité doit débattre des développements de la situation en Syrie à la lumière de l'entente américano-russe sur la tenue de la conférence internationale de Genève 2, à l'effet de mettre en œuvre ce qui a été convenu lors de la réunion de Genève 1 dans le cadre de la recherche de solutions politiques à la crise syrienne. Le comité ministériel arabe se réunira un jour avant la réunion de coordination du "groupe des amis de la Syrie" prévue mercredi dans la capitale jordanienne Aman et qui regroupera les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, de Turquie, d'Allemagne, d'Italie, du Qatar, d'Arabie Saoudite, des Emirats et d'Egypte. Les forces syriennes en passe de reprendre Qussair Sur le terrain, les combats se poursuivent entre l'armée syrienne et les rebelles, notamment près de la frontière libanaise, où les forces du régime ont lancé une opération de grande envergure sur la ville stratégique de Qussair et ont repris une grande partie de cette ville. L'armée syrienne vise à couper la principale ligne d'approvisionnement des rebelles dans le centre du pays, selon des médias officiels syriens. Selon la radio Sham PM, des dizaines de rebelles ont été tués et d'autres se sont rendus à l'armée.