Au terme de l'année 2012, les prisons israéliennes comptaient plus de 4500 détenus palestiniens, dont 178 en détention administrative, a indiqué Amnesty international France, (AIF) dans son rapport 2013 sur la situation des droits humains dans le monde. Dans ce rapport, présenté mercredi soir lors d'une conférence de presse à Paris, animée par sa présidente Geneviève Garrigos et son directeur général Stephan Oberreit, AIF dévoile des informations faisant état d'actes de tortures et de mauvais traitements à l'encontre des Palestiniens au moment d'arrestations et durant les interrogatoires. L'Ong souligne aussi que le blocus imposé par l'armée israélienne à la bande occupée de Ghaza "continue d'avoir des conséquences graves pour les habitants, soit 1,6 millions de personnes". L'Ong affirme aussi que les autorités israéliennes ont maintenu leurs restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens en Cisjordanie et à El Qods-Est occupée et poursuivi la construction du "mur de séparation". Ce mur qui encercle les palestiniens sur leur territoire colonisé et donne aux israéliens une totale liberté d'intervention atteint, voire dépasse, 60 à 70 mètres de large, avec successivement des barbelés, un fossé, le mur lui-même, haut de 8 mètres est muni d'un système d'alarme électronique. "La multitude de restrictions imposées par les autorités israéliennes à la liberté de mouvement des Palestiniens, constitue un châtiment collectif pour la population de Ghaza et de Cisjordanie, et, est à ce titre, une violation du droit international", dénonce AIF dans son rapport. Outre ce mur/barrière, plus de 500 postes de contrôle et barrages de l'armée israélienne en Cisjordanie entravent les déplacements des Palestiniens, en particulier à El Qods -Est, dans une partie D'El Khalil, et dans la vallée du Jourdan, affirme l'Ong qui atteste que aussi que les Palestiniens doivent obtenir un permis auprès des autorités israéliennes, alors que les israéliens, y compris les colons circulent librement dans ces zones. Des informations persistantes font état de harcèlement et de mauvais traitements infligés aux Palestiniens par les forces israéliennes aux postes de contrôles, a également indiqué AIF qui constate que les restrictions à la liberté de mouvement empêchent également les Palestiniens d'accéder aux soins médicaux, aux point d'approvisionnement en eau et à leurs terres agricoles. L'Ong déplore par ailleurs que l'expansion des colonies israéliennes illégales se sont poursuivies et que ni les Palestiniens ni leur biens ne sont protégés contre la violence des colons, ajoutant que durant l'année 2013 encore, les autorités israéliennes ont démoli des habitations palestiniennes et procédé à des expulsions forcées. Elle ajoute également que l'armée israélienne continue d'utiliser "une force excessive" contre les manifestants dans les territoires palestiniens occupés et qu'outre les 100 civils tués à Ghaza durant l'agression israélienne en novembre dernier, l'armée israélienne a tué au moins 35 civils au cours de l'année en cours. "Les Palestiniens subissent des discriminations en matière de logement et de droits de résidence, les démolitions d'habitations se sont poursuivis et des milliers de personnes qui sollicitaient une protection internationale, ont été placées en détention administrative en vertu d'une loi entrée en vigueur en juin", a encore dénoncé AIF. Elle déplore aussi que des membres des forces de sécurité qui ont tué ou blessés des civils palestiniens et torturé ou maltraité des détenus "bénéficient toujours de l'impunité" et souligné par ailleurs "la gravité" des conséquences du blocus imposé depuis six ans à la bande occupée de Ghaza par l'armée israélienne, sur les infrastructures de base (approvisionnement en eau, assainissement et alimentation électrique). L'Ong, confirme aussi qu'Israël continue à délimiter "de manière drastique" les importations et exportations vers la bande occupée Ghaza, "ce qui étouffe, dit-elle, l'économie et stimule la contrebande de marchandises", ajoutant que celles-ci sont acheminées depuis l'Egypte par des tunnels dangereux dans lesquels en 2013 encore, plusieurs palestiniens ont perdu la vie. Elle rapporte en outre que L'armée israélienne continue à contrôler plus de 60% de la Cisjordanie, qu'elle démolit "régulièrement" des habitations palestiniennes et que quelque 604 structures, dont un tiers d'habitations et 36 citernes d'eau ont été détruites au cours de l'année 2012. De ce fait, plus de 870 Palestiniens ont été chassés de chez eux et au moins 1800 autres ont subi les effets des démolitions durant la même année, a affirmé Amnesty international France dans son rapport annuel.