La commission d'enquête de l'ONU sur les violations israéliennes des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés a mis en garde contre une éventuelle révolte populaire qui pourrait mener à une nouvelle escalade de la violence. Dans un communiqué publié par le bureau de l'ONU au Caire, la commission "s'est dit profondément préoccupée par les faits relevés lors de l'enquête effectuée du 22 au 27 juin, à Amman et au Caire, notamment les violations israéliennes des engagements pris en tant que force d'occupation des territoires palestiniens et autres territoires arabes". "L'arrestation de 5000 Palestiniens par Israël constitue une véritable source de préoccupation pour le monde, d'autant que 20 prisonniers observent une grève de la faim pour protester contre la détention arbitraire, les mauvaises conditions de détention, l'interdiction des visites aux familles des détenus...etc.", a indiqué le président de la commission, Palitha Kohona, représentant permanent du Sri Lanka à l'ONU. "Plusieurs témoins ont évoqué le cas de Mayssara Abou Hamdia, décédé cette année en prison des suites d'un cancer, en raison de la négligence dont il a été victime, outre le cas de Arafat Djarnadat, avançant des preuves irréfutables qui confirment que celui-ci avait subi la torture lors d'un interrogatoire mené par des Israéliens", a-t-il dit. Les témoignages les plus poignants concernent les arrestations et les interrogatoires systématiques auxquels Israël a eu recours et qui ciblent même les enfants palestiniens, a-t-il affirmé. Le président de la commission onusienne a passé en revue dans son rapport les conditions difficiles des Palestiniens à Ghaza en raison du blocus imposé par Israël qui a réduit la zone de pêche maritime pour les PalestIniens. Les autorités israéliennes ont également pris des sanctions à l'encontre d'agriculteurs palestiniens en raison de la relance de la zone tampon à l'intérieur de Ghaza et leur ont interdit d'exporter leurs produits. En raison d'une délimitation imprécise de la zone tampon, plusieurs agriculteurs palestiniens risquent la mort, car les forces israéliennes commencent à tirer sur une distance allant de 300 à 1000 mètres du mur de séparation. A cet effet, 5 Palestiniens sont décédés et 92 autres ont été blessés près de cette zone depuis novembre 2012. M. Kohona a souligné que la commission avait pris connaissance d'autres témoignages relatifs à l'implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie notamment à El-Qods est, à la persistance des violences exercées par les colons à l'encontre des citoyens palestiniens et la poursuite de la politique israélienne discriminatoire qui interdit aux Palestiniens de construire un logement ou de le réhabiliter. Les cinq premiers mois de 2013 ont vu la destruction de 42 infrastructures palestiniennes et le déplacement de 149 Palestiniens hors d'El-Qods est, indique-t-on dans ce rapport. Le secteur des affaires qui compte des compagnies multinationales bénéficie des projets de colonisation, a noté la commission. Le seul moyen pour mettre un terme à ces exactions et aux violations des droits de l'homme en Palestine est de mettre fin à l'occupation israélienne, a-t-il rappelé, tout en espérant que des efforts soient immédiatement engagés dans ce sens, car le nouveau statut de la Palestine en tant qu'état non membre ouvre la voie aux mécanismes internationaux pour intervenir et mettre un terme aux politiques et pratiques israéliennes qui violent les droits palestiniens à long terme.