Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a appelé lundi à Alger l'Organisation des Nations unies (ONU) à assumer ses responsabilités engagées pour le règlement du conflit du Sahara occidental, inscrit en tant que question de décolonisation. "Nous sommes confiants en l'ONU qui est appelée à assumer et à assurer ses responsabilités en direction du peuple du Sahara occidental pour l'expression de son droit au référendum d'autodétermination", a indiqué le chef de la diplomatie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) lors d'une conférence de presse. M. Ould Salek a souligné la "nécessité" et l'"urgence" de voir la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (MINURSO) s'élargir à la supervision des droits de l'homme dans ce territoire, à l'instar des autres missions onusiennes. "La MINURSO est une exception. Il est temps que l'ONU et les Etats-Unis assument leur responsabilité et leur rôle pour faire respecter les droits de l'homme au Sahara occidental", a-t-il soutenu. Il a ainsi condamné "les pratiques marocaines répressives" et "les atteintes aux droits des Sahraouis dans les territoires occupés", citant dans ce contexte, "les arrestations, les procès arbitraires et irréguliers, les interrogatoires et les tortures", dont sont victimes des civils sahraouis revendiquant pacifiquement leur droit à l'indépendance. "La France est complice dans les atteintes par le Maroc aux droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés", a affirmé M. Ould Salek en dénonçant la politique de "deux poids deux mesures pratiquée par la France lorsqu'il s'agit de la question du Sahara occidental". "Nous appelons les démocrates français à faire pression sur leur gouvernement, car sa politique en direction du peuple sahraoui va à l'encontre du respect des droits de l'homme", a indiqué le chef de la diplomatie de la RASD. M. Ould Salek a salué, à cette occasion, l'adoption du "rapport de Charles Tannock" sur les questions des droits de l'homme au Sahara occidental par le Parlement européen. L'eurodéputé Charles Tannock s'est dit dans son document "gravement préoccupé par le récent rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, qui a trouvé des preuves établissant que des fonctionnaires marocains ont détenu des citoyens sahraouis pour des motifs politiques et (ces derniers) ont subit des tortures et des viols".