Près de 160 personnes ont été tuées en Syrie depuis deux jours dans des raids aériens de l'armée contre des quartiers rebelles à Alep et des attentats commis par des groupes armés, au lendemain de pourparlers de paix à Genève entre les parties en conflit. Sur un total de 157 morts, au moins 121 personnes ont été tuées lors des raids aériens de l'armée pour reprendre le contrôle des quartiers pris par les rebelles dans la ville d'Alep dans le nord de la Syrie, selon des déclarations de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dimanche, au moins seize rebelles ont été tués dans le nord de la Syrie dans un double attentat à la bombe commis par des hommes du groupe armé de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lié à l'organisation terroriste d'Al-Qaïda. Vingt autres rebelles ont été blessés dans cette attaque, certains grièvement, a indiqué l'OSDH. Initialement alliés contre le gouvernement syrien, les rebelles syriens et le groupe armé de l'EIIL se livrent depuis début janvier de féroces combats qui ont fait plus de 1.400 morts, selon l'ONG syrienne. En outre, dix éléments du Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie, ont été tués dans un de leurs quartiers généraux, tandis que dix corps n'ont pu être identifiés. Parallèlement, l'armée cherchait à pénétrer dans l'est de la ville, aux mains des rebelles depuis juillet 2012. Selon le quotidien syrien Al-Watan, l'armée a "nettoyé" la majorité du quartier de Qaram al-Tarab à l'est et celui de Bani Zeid au nord. Elle veut désormais avancer vers l'est et le nord pour prendre la ville d'Alep en tenailles. Dans le centre de la Syrie, près de la frontière avec le Liban, se déroulaient par ailleurs de "vastes opérations militaires" destinées, selon le journal, à s'emparer de Zara, une localité majoritairement turkmène. L'OSDH a confirmé que l'armée avait repris le contrôle la majorité de Qaram al-Tarab à Alep, et que des combats étaient en cours à Zara. L'Observatoire a par ailleurs fait état d'un raid dimanche sur Mléha, localité au sud-est de Damas, qui a tué sept personnes. Ces violences interviennet au lendemain de pourparlers de paix à Genève entre des délégations du gouvernement syrien et de l'opposition pour trouver une solution politique au conflit aui a fait déjà 130.000 morts depuis mars 2011, selon les estimations de l'OSDH. L'opposition syrienne s'oriente vers la Russie Selon l'agence Interfax, une délégation de l'opposition syrienne est attendue lundi à Moscou pour des entretiens avec de hauts responsables russes. La délégation conduite par le chef de la Coalition nationale des forces de l'opposition, Ahmad Jarba doit avoir des discussions mardi avec le chef de la diplomatie russe, Sergeï Lavrov, "dans le cadre des contacts entre la Russie et les représentants de l'opposition syrienne en vue de trouver une solution politique à la crise en Syrie et ce dans le sillage des négociations entre le gouvernement syrien et l'opposition qui ont débuté le 22 janvier à Genève". Un membre de la délégation de l'opposition, Badr Jamous a affirmé que son équipe tentera de "convaincre la Russie de cesser d'apporter son soutien au gouvernement syrien et d'exercer des pressions sur ce dernier pour qu'il accepte une transition" politique. Selon lui, "la Coalition nationale a insisté sur la solution politique, mais le régime est resté attaché à l'option militaire et refuse toute résolution politique" du conflit. La Syrie est secouée depuis bientôt trois ans par une crise sans précédent qui a déjà fait plus de 130.000 morts, selon des ONG. Afin d'apporter une solution au conflit, des délégations du gouvernement et de l'opposition syriens ont engagé des négociations dans le cadre de la conférence de paix Genève II lancée le 22 janvier à Montreux, en Suisse. Mais aucun résultat tangible n'a été enregistré au terme d'une semaine de discussions. Le deuxième round de négociations est prévu le 10 février prochain, selon les officiels syriens.