Le deuxième cycle de pourparlers entre les belligérants du conflit au Soudan du Sud a repris mardi dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, sous l'égide de l'organisation est-africaine Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement). Les médiateurs "se concertent avec les parties sur la conduite d'un dialogue politique devant mener à la réconciliation nationale et à l'apaisement", a expliqué dans un communiqué l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad). Un premier cycle de pourparlers entre le gouvernement sud-soudanais et le camp de l'ancien vice-président Riek Machar, dont les troupes respectives s'affrontent depuis mi-décembre, avait abouti le 23 janvier à un cessez-le-feu qui ne cesse d'être violé depuis. Entamé le 11 février, ce deuxième cycle est destiné à trouver une solution politique durable au conflit. Il avait été suspendu le 3 mars. L'Igad a indiqué mardi "rester profondément inquiète de la poursuite des combats au Soudan du Sud et de la violation flagrante par les (deux) parties de l'accord de cessation des hostilités" signé en janvier. La médiation appelle également les deux camps à "respecter leur engagement d'ouvrir des couloirs humanitaires à travers le pays", au vu des "graves inquiétudes" dans ce domaine sur le terrain. Les combats, qui ont éclaté le 15 décembre au sein de l'armée sud-soudanaise entre troupes loyales au président Salva Kiir et soldats fidèles à M. Machar avant de se propager dans le jeune pays, ont déjà fait plusieurs milliers de morts et chassé près d'un million de Sud-Soudanais de chez eux. Les combats se sont accompagnés de massacres ethniques, la rivalité politique au sein du régime entre MM. Kiir et Machar se doublant d'antagonismes entre peuples Dinka et Nuer, dont sont respectivement issus les deux hommes, en partie hérités de la longue guerre civile contre Khartoum qui a abouti à l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011. Mi-mars, l'UE et les Etats-Unis avaient menacé les deux camps de sanctions faute de progrès dans leurs discussions, après avoir dénoncé la "dégradation de la situation humanitaire" au Soudan du Sud, désormais "face à une possible famine" alors que la saison des pluies a commencé.