Les agressions israéliennes sur la bande de Ghaza ne connaissent pas de répit. Au total, 165 Palestiniens sont tombés en martyrs et plus d'un millier ont été blessés en six jours, suscitant l'indignation de la communauté internationale qui a multiplié ses appels au cessez-le-feu. Dimanche matin, un commando de la marine israélienne a effectué, pour la première fois depuis le lancement de l'offensive, une opération terrestre dans le nord de la bande de Ghaza. Selon la branche militaire du mouvement de résistance Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam qui a confirmé cette incursion, "des échanges de feux nourris" ont eu lieu entre les résistants du mouvement et des soldats de la marine sioniste "qui tentaient de pénétrer dans la zone de Sudanyia, (au nord-ouest) de Ghaza". Samedi a été la journée la plus sanglante de la semaine avec un bilan de 56 Palestiniens tués, parmi lesquels deux neveux du dirigeant du mouvement Hamas à Ghaza Ismaïl Haniyeh, mais aussi des femmes, dont deux lourdement handicapées tuées dans leur foyer d'accueil, et des enfants parfois très jeunes. L'agression la plus meurtrière a fait près d'une vingtaine de morts samedi peu avant minuit dans le quartier de Touffah, dans l'est de Ghaza, touchant la maison d'un chef de la police du Hamas et une mosquée. Le général de police visé a été blessé et se trouvait dimanche dans un état critique, tout comme une cinquantaine des Palestiniens blessés dans les frappes israéliennes, selon des sources palestiniennes. L'offensive lancée mardi par l'armée d'occupation israélienne est la plus meurtrière depuis celle similaire de novembre 2012, qui avait fait 177 morts palestiniens. Selon Achraf al-Qoudra, porte-parole des services de secours palestiniens, le bilan total des Palestiniens tués au cours de cette nouvelle offensive a atteint 165 tandis que plus de 1.000 autres ont été blessés. D'après un bilan samedi après-midi du bureau de l'ONU chargé des Affaires humanitaires, 70% des victimes sont des civils, et 21% des mineurs. L'armée d'occupation a annoncé avoir mené depuis mardi plus de 1.300 frappes contre des cibles du Hamas, qui contrôle Ghaza depuis juin 2007. Les nouvelles agressions sionistes ont été enclenchées après l'enlèvement en juin et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, suivis de l'assassinat d'un jeune palestinien brûlé vif à El-Qods occupée par des extrémistes juifs. Appels au cessez-le-feu La situation explosive à Ghaza sera au centre d'une réunion ministérielle extraordinaire de la Ligue arabe, lundi au Caire. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, y prendra part. Cette réunion se tiendra à la demande du Koweït, qui assure actuellement la présence tournante de la Ligue arabe. L'ambassadeur de Palestine au Caire et son délégué permanent à la Ligue arabe, Jamel Al-Chobki a affirmé que le ministre palestinien des Affaires étrangères Riadh Al-Maleki informerait les ministres arabes des affaires étrangères, lors de leur réunion d'urgence, des derniers développements suite aux agressions israéliennes contre le peuple palestinien et la bande de Ghaza. Il évoquera également la situation humanitaire et la poursuite des crimes et des violations commises par Israël contre des civils palestiniens sans défense, a-t-il indiqué. Par ailleurs, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a annoncé qu'il allait évoquer un cessez-le-feu avec ses homologues américain, français et allemand en marge d'une réunion sur le nucléaire iranien dimanche à Vienne. Le Conseil de sécurité de l'ONU a de nouveau appelé samedi Israël et le Hamas à cesser le feu et à respecter le droit international, en particulier "sur la protection des civils". La chef de la diplomatie italienne, Federica Mogherini, est attendue de son côté en Israël et dans les territoires palestiniens du 14 au 17 juillet. Pour sa part, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde samedi contre l'escalade après que l'Egypte eut reconnu vendredi que ses efforts de médiation se heurtaient à "l'entêtement" des protagonistes. En Iran, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a appelé à la "fin immédiate" de l'agression israélienne sur la bande de Ghaza, tout en fustigeant l'inaction des Etats-Unis face à la mort de civils. Et en Turquie, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi Israël de suivre une politique fondée sur le "mensonge" en ce qui concerne ses bombardements sur la bande de Ghaza. La Chine s'est, elle aussi, dite "préoccupée" par les derniers développements à Ghaza appelant par la voix de son envoyé spécial au Moyen-Orient, Wu Sike, à la mise en œuvre immédiate d'"un cessez-le-feu" dans l'enclave palestinienne. Sur le plan humanitaire, plusieurs ONG ont insisté sur la détérioration de la situation humanitaire, Oxfam assurant ainsi que les raids avaient coupé l'alimentation en eau de plus de 100.000 personnes. Sur le terrain, des milliers de Palestiniens fuyaient dimanche le nord de la bande de Ghaza après l'appel à évacuer lancé par Israël en prévision de bombardements massifs annoncés pour la mi-journée. L'armée d'occupation a annoncé dimanche qu'elle diffusait des tracts appelant les civils du nord de l'enclave palestinienne de quitter leur domicile avant midi (09H00 GMT) pour se réfugier plus au sud.