Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a insisté lundi à Tébessa, sur la nécessité de faire de l'administration de son département un "modèle" de service public. Le ministre qui a présidé les travaux d'une conférence organisée à l'occasion du 59ème anniversaire de la bataille d'El Djorf, a souligné que l'enjeu est de "rendre aux Moudjahidine, aux enfants de chouhadas et aux ayants-droit la dignité à laquelle ils ont droit, en veillant à l'octroi des avantages qui leur reviennent". M. Zitouni a également annoncé à cette occasion que son département s'attèle à prendre des mesures pour simplifier les procédures au profit des ayants droit, notamment en éliminant la bureaucratie en matière de remise des documents aux membres de l'ALN et de l'OCFLN et concernant les séjours dans les centres de repos. Soulignant que la réglementation en matière de prise en charge sanitaire et sociale fait l'objet d'ateliers chargés de sa révision, le ministre a indiqué que la "priorité est aujourd'hui à la transmission de la mémoire du combat libérateur aux générations montantes, ce qui implique l'écriture de l'histoire par des chercheurs nationaux et l'ouverture aux chercheurs et étudiants des musées et établissements rattachés au ministère". Le ministre avait insisté, dimanche après-midi à son arrivée dans la wilaya de Tébessa, sur la réhabilitation du cimetière des chouhadas situé dans la région d'Aïn Zerrouk, ainsi que du centre des prothèses des grands invalides de guerre et des victimes du terrorisme situé dans la commune de Hammamet. M. Zitouni avait également posé de la première pierre du nouveau siège de la direction des moudjahidine qui a nécessité une enveloppe de 100 millions de dinars. Il devait ensuite rendre visite à la famille d'un chahid et à celle d'un moudjahid, résidant à Tébessa. "Se nourrir des valeurs de Novembre pour développer davantage l'Algérie et assurer sa prospérité" Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a appelé lundi à Tébessa les jeunes générations à se nourrir des valeurs de Novembre et à redoubler d'efforts pour développer davantage le pays, assurer sa prospérité et pérenniser sa stabilité. "L'effort de développement de notre pays et sa quête de progrès requièrent une union sacrée de tous les algériens", a indiqué le ministre dans son intervention à l'ouverture d'une rencontre organisée à l'université de Tébessa à l'occasion du 59è anniversaire de la grande bataille d'El Djorf (22 septembre 1955). En présence des autorités locales, de Moudjahidine et ayant-droits et de nombreux étudiants, M. Zitouni a également souligné la nécessité de vivre dans la fierté et la dignité comme l'ont voulu les glorieux martyrs, et de "fonder les efforts sur la science, la technologie et le savoir". Le ministre des Moudjahidine a également indiqué que la commémoration, dans la wilaya de Tébessa, du 59è anniversaire de la bataille d'El Djorf est aussi une reconnaissance au combat mené par cette région du pays, aux côtés de toutes autres contrées du pays, pour le recouvrement de notre souveraineté au prix d'immenses sacrifices. La bataille d'El Djorf- a poursuivi M. Zitouni- est l'un des plus grands engagements des combattants algériens luttant pour l'indépendance de leur pays. "Malgré la perte de valeureux djounoud, cette bataille a permis de renforcer la détermination des Moudjahidine à poursuivre la lutte jusqu'à la victoire", a-t-il souligné. Déclenchée le 22 septembre 1955 au mont El Djorf, situé quelque 100 km au sud de Tébessa, la bataille d'El Djorf a été menée par 400 moudjahidine placés sous le commandement du chahid Bachir Chihani et de ses lieutenants Abbès Laghrour, Adjel Adjoul et Lazhar Cheriet. Cette bataille qui a duré plus d'une semaine, sans interruption, avait causé d'importantes pertes humaines et matérielles à l'armée coloniale qui disposait de plus de 25.000 soldats, équipés de blindés, d'armes lourdes et appuyés d'avions de chasse et de bombardiers. "La bataille d'El Djorf - a indiqué un témoin en marge de la rencontre- a surpris les forces coloniales et fait comprendre à la France que le 1er Novembre 1954 était une Révolution déclenchée par un peuple opprimé et non des troubles fomentés par des rebelles".